En quelques années, la gamme Zephyrus d’Asus a pris ses marques sur le marché du PC portable. La firme est devenue spécialiste pour essayer de relier l’univers des PC gaming, souvent lourd et peu autonome, avec celui des ultraportables au design sobre et élégant. Le dernier en date est le ROG Zephyrus M16, un nouvel ultraportable qui retourne voir ce que propose Intel pour les processeurs mobile.
Le design est l’un des critères importants pour juger un Zephyrus puisqu’il doit jouer cette carte de l’ultraportable discret. Ici, c’est plutôt réussi avec un châssis noir mat qui offre une texture douce assez agréable sous la main. Il y a bien un effet « pixelisé » avec la grille au niveau du couvercle, mais cela reste discret et on garde dans l’ensemble un PC qui sait rester sobre. Batterie ASUS A42-G70 Comme sur les machines récentes de la marque, le logo de ROG est d’ailleurs mis sur une petite plaquette dans un coin, plutôt qu’au centre comme c’est le cas sur la plupart des PC du marché.
Après l’ouverture du PC, l’avis reste très positif. On garde cette texture effet gomme très douce là où on pourra poser les poignets. Le clavier au centre est rétroéclairé, mais cela s’éteint si on le souhaite. La marque a voulu proposer une expérience borderless avec son écran 16:10 en allant rogner sur la bordure basse de l’écran. On a l’impression qu’entre le clavier et le début de l’affichage, il n’y a plus de marge.
On relève toutefois une erreur de design qui peut être rapidement assez pénible. Les trois LED de fonctionnement du PC, pour indiquer sa batterie ou l’utilisation du disque, sont intégrées dans le renfoncement de la ventilation, entre l’écran et le clavier. Résultat, les lumières se reflètent immanquablement sur l’écran. Sous Windows, ça se traduit par un reflet sur la barre des tâches au beau milieu de l’écran, mais évidemment, c’est aussi vrai pour les jeux vidéo ou les films en plein écran.
Pourtant, sur les autres points Asus fait fort avec ce Zephyrus M16. Le clavier par exemple est très agréable à utiliser. Batterie ASUS A32-P30 L0790C1 On pourra lui reprocher ses flèches directionnelles et sa touche entrée un peu réduite en taille, mais pour le reste, c’est un sans faute. On frappe du texte très facilement, les touches sont bien espacées et offrent une course agréable. Et même avec une frappe assez franche, les touches ne sont pas molles, la saisie de texte reste silencieuse.
On a vraiment beaucoup aimé ce clavier avec lequel j’ai pu frapper le texte de ce test. Le pavé tactile est également une réussite. Très grand et large, il offre une glisse agréable et une bonne réactivité au clic. On n’a rien à redire sur cet élément.
Avant de parler des ports proposés sur le PC, il faut aborder leur emplacement. Asus a fait le choix de les placer vers l’avant de la machine pour laisser plus de place au refroidissement à l’arrière. C’est un choix qui reste un peu curieux face aux propositions des autres marques. Cela veut dire que les câbles seront très proches de vos mains et bien visibles sur le bureau si vous connectez la machine.
On a donc à la fois des connecteurs très modernes comme le Thunderbolt 4, et d’autres très historique et compatible comme le RJ45 et le HDMI. C’est vraiment pratique de se passer d’adaptateurs avec cette machine.
L’une des caractéristiques importantes du ROG Zephyrus M16 est indubitablement son écran au format 16:10. Avec ses bordures relativement fines, cet écran de 16 pouces propose une définition de 2560 x 1600 pixels rarement vue sur un PC portable. Il s’agit en fait de l’équivalent du QHD 2560 x 1440 pixels auquel les joueurs PC sont habitués, mais avec les pixels en plus pour la hauteur de l’écran dû au 16:10. D’apparence, c’est un bien bel écran que nous propose Asus, et sur le papier il a tout pour plaire : 165 Hz de taux de rafraichissement et une couverture DCI-P3 à 100 %.
C’est ce que nous avons pu vérifier avec notre sonde colorimétrique et le logiciel Calman Ultimate. Batterie ASUS 70-NUC1B2000PZ D’abord la gamme de couleurs couverte correspond bien à 100,8 % du DCI-P3, pour 149,58 % du sRGB et 68 % du BT.2020. Ces couleurs sont en plus assez bien restituées, avec un DeltaE2000 de 3,34 en moyenne pour un maximum de 6,57. Autrement dit, l’écran tire un peu vers le jaune, mais dans l’ensemble, les couleurs sont fidèles. La température moyenne des couleurs est de 6418K, c’est très proche des 6500K recherchés.
La luminosité est aussi au rendez-vous avec un maximum de 382,47 cd/m² pour un taux de contraste de 1268:1. On a donc un écran de qualité pour la consultation d’information, la création de contenu, mais aussi pour le jeu vidéo. C’est un vrai point fort du produit.
Le PC intègre évidemment Windows 10 dans sa dernière version, en attendant le lancement de Windows 11 avec lequel il est parfaitement compatible. Asus propose en plus le logiciel McAfee Personal Security dont nous recommandons chaudement la désinstallation et le bien plus utile Armoury Crate.
Ce logiciel permet de gérer le fonctionnement de la machine, des couleurs des différentes LED, mais aussi les profils de performances et de refroidissement du PC. Batterie ASUS A42-A3 Les paramètres sont assez simples à comprendre, avec des boutons assez explicites. On peut même désactiver le bruit de ROG au démarrage de la machine. En revanche, quand la machine est veille et qu’elle charge, le clavier fait osciller ses lumières comme pour notifier de la batterie en charge. Je n’ai pas réussi à désactiver cet effet qui peut déranger à la longue quand on laisse la machine charger dans un coin de la pièce.
C’est sur le plan des performances que l’évaluation du Zephyrus M16 est très importante. Asus nous promet de conjuguer un ultraportable avec les performances de composants haut de gamme. On a notamment le droit à un Intel Core i9-11900H. C’est donc un processeur Intel de 11e génération gravé en 10 nm avec 8 coeurs, 16 threads, une fréquence pouvant monter à 4,9 GHz et un TDP configurable montant à 45W.
Le processeur est épaulé par une puce graphique dédiée Nvidia GeForce RTX 3070 avec un TGP de 80W (100W grâce au Dynamic Boost). La machine prend en charge les technologies Resizable BAR, WhisperMode 2.0 et DynamicBoost 2.0. Notez que notre exemplaire de test utilise 32 Go de RAM DDR4, mais aucune des configurations commercialisées en France ne propose cette option. Le stockage du système se fait sur un SSD NVMe Samsung de 2 To.
On commence notre session de tests par une évaluation du système avec PCMark 10. Batterie ASUS 70-NKT1B1100 Cela permet d’évaluer les performances de la machine dans sa globalité sur plusieurs scénarios classiques : démarrage d’applications, édition d’image, travail dans un tableur, etc.
Sur ce test, le PC obtient un score de 7106 points, un excellent résultat qui le place parmi les PC les plus performants que nous avons testés jusqu’ici. À titre d’indication, le Gigabyte AERO 17 HDR faisait mieux avec ses 7311 points, mais notre Zephyrus M16 fait mieux que le ROG Strix G15 ou le Razer Blade 17 Pro qui atteignaient 7010 et 6726 points. Un début encourageant.
Nous évaluons ensuite plus précisément les composants de la machine. D’abord le processeur central Intel Core i9-11900H, l’une des grandes nouveautés du PC, avec un test sous Cinebench R23. Après plusieurs tests, nous obtenons un score de 1 581 points sur un seul cœur, et 11 846 points avec tous les cœurs. C’est un excellent résultat de la part d’Intel qui nous propose ici enfin le même niveau de performance qu’AMD avec ses processeurs Ryzen.
On a notamment un meilleur résultat en performance monocoeur, le ROG Strix G15 équipé d’un Ryzen 9 5900HX obtenait 1462 points sur ce test. En multicoeur, AMD garde un avantage avec 13 364 points. Mais c’est bien meilleur que les 8615 points atteints par les processeurs de 10e génération, sur le Razer Blade Pro 17 par exemple.
Le stockage Samsung intégré est aussi très performant : 4,6 à 7 Go/s en lecture séquentielle (90 à 640 mo/s en lecture aléatoire) pour 4,5 à 5,2 Go/s en écriture séquentielle (et 240 à 600 Mo/s en écriture aléatoire). Ce sont d’excellents résultats qui vont garantir une très bonne réactivité du système dans le traitement des fichiers.
Il est en temps de passer à l’évaluation de la puce graphique et des performances en jeu vidéo avec ce PC. On commence par un test avec 3DMark en utilisant le benchmark Time Spy Extreme, qui fait tourner une scène de rendu 3D en 4K utilisant DirectX12. La machine obtient un score de 4580 points, pour un score GPU de 4527 points. Elle se place dans un niveau de performance intermédiaire entre le HP Omen-15 équipé de la même puce et le Gigabyte AERO 15 YC OLED qui propose une RTX 3080.
Sur le test DirectX Ray Tracing, la machine affiche 24,10 FPS en moyenne, là encore un résultat au-dessus de la moyenne et plutôt admirable pour une machine de ce calibre.
En poussant la machine dans ses retranchements, on peut voir qu’elle touche du doigt le cap des 60 images par seconde avec des jeux pourtant très gourmands comme Red Dead Redemption 2, ou Watch Dogs Legion avec pourtant le ray tracing activé et le DLSS en mode équilibré. Un résultat confirmé par les 43 images par seconde obtenu en moyenne sur le benchmark de Metro Exodus, un autre jeu qui met à pleine contribution le ray tracing.