Cher ami,
Ça fait longtemps que je vous ai quitté pour vivre ailleurs, loin de vous.
La décision avait été prise dans l’audace de ma jeunesse. En vous quittant, je n’avais pas peur du lendemain, pourtant vous étiez mon foyer, ma famille, mon protecteur depuis toujours. Je n’ai pas eu peur puisqu’en partant, il n’y avait rien à perdre, mais qu’à gagner dans un pays lointain. Croyant au fond que je ne vous perdrais jamais même loin. Jamais!
Vous étiez mon berceau. Vous m’avez nourrie et m’avez appris les fondements. J’ai fait mes premiers pas avec vous, grâce à vous. Vous étiez ma mère, mon père, mes grand-parents. Avec moi, vous étiez généreux et intolérant, abondant et fermé. Vous m’avez adorée et m’avez détestée. Votre visage était multiple et paradoxal. C’était sûrement pourquoi j’ai dû vous quitter.
En fin de compte, c’était vous qui m’aviez laissée partir.
- Pars mon enfant, pars! Vas voir le monde, ailleurs!
Je n’étais pas triste car l’idée d’aventure me plaisait. J’avais soif de liberté pour découvrir une vie autrement. Pensant que vous m’attendriez toujours, inconditionnel.
Vous me manquez autant qu’autrefois. Mais je ne sais plus si vous m’attendez toujours comme avant. Les océans nous séparent, l’absence se prolonge. Cependant, votre présence grandit dans mon cœur. La distance et l’absence n’effacent pas votre image en moi. Puisque vous êtes ma source, ma patrie, mon pays du soleil levant.
Bien à vous.