Place du Marché Sainte Catherine (v.3)
À grands pas rythmés comme d’habitude, je remontais la rue de Rivoli vers Bastille. Eric, un vieil ami photographe, m’avait proposé de prendre un verre Place du Marché Sainte Catherine. Nous nous connaissions depuis longtemps, depuis l'époque où nous faisions le tour de tous les festivals en caravane de jeunes photographes. Notre dernière rencontre remontait au printemps tardif. Le vent frais sur le boulevard effleurait agréablement mes joues. L'automne était déjà là.
En arrivant rue Saint Antoine, la première à gauche est la rue Caron. C’est là au fond, une petite place pavée de 900 mètres carrés, ornée d'arbres et de quelques bancs publics, mais surtout de cafés et de restaurants. Faisant vibrer les rayons du soleil couchant, les feuilles déjà rouges et jaunes se reflétaient joliment sur les terrasses. Dans ce crépuscule d’automne précoce, les éclats de rires des gens par-ci par-là, discutant de dernières vacances ou tout à la joie de leurs retrouvailles, trinquant et prenant l’apéritif, les touristes venus du monde entier aussi profitaient de la vie parisienne, tandis que les amoureux se regardaient dans les yeux, souriant ou pleurant … faisant de cette place le petit cœur battant du Marais.
Eric était déjà là, sur la terrasse d’un bar à vin. Il avait dû arriver peu de temps avant, car sur la table une bouteille de beaujolais était posée, curieusement avec trois verres, vides et propres. Il me fit signe en levant la main, m’invitant à m'asseoir en face de lui.
Coucou, ma belle! Comment ça va? Assieds-toi.
Hello Eric, et toi? Comment ça va? On n’est pas seuls?
Oui, ça va. J’ai appelé un ami. Il sort de son bureau et va arriver. C’est un type très sympa, tu verras!
Il m'embrassa et me répondit avec un sourire malin en me servant un verre. Une idée quant à la troisième personne me vint à l’esprit. Depuis quelque temps, il voulait me présenter un ami de sa copine. C’était son meilleur ami, me disait-il. Et moi, je venais de sortir d’une histoire qui avait duré sept ans, le cœur encore serré, il le savait. En guise de réponse, je souris en sirotant mon verre.
Alors, un type brun, très grand et mince, vêtu d’un manteau noir, s’approcha de nous et s’assit à coté d’Eric sans hésiter. C’était lui. Portant des lunettes rectangulaires sur son nez d’oiseau et en costume sous son manteau, il avait le look corbeau noir d’un banquier. Cependant, derrière ses lunettes, le regard gai, vif et pétillant de ses jolis yeux gris-verts trahissait bien son apparence sérieuse. Eric me le présenta.
Nico travaille dans une startup qui vend des ring-tones.
Des ring-tones?
Des sonneries pour le téléphone portable.
Télécharger une vraie musique sur ton portable, me disait Nico. Il n'était pas banquier, mais vendeur de sonneries! Et puis, Eric commença à raconter ses problèmes de l’appartement. Il l’avait acheté avec l'héritage de son père dans le but d’y habiter un jour. Mais, cela ne se faisait jamais. Il avait toujours de bonnes raisons pour retarder son aménagement, comme s’il préférait rester nomade. En l'écoutant, Nico éclata de rire car son histoire était complètement engourdie et ce n’était qu’une succession d’actes manqués.
Alors, c’est quand ta crémaillère? Depuis le temps que tu nous en parles!
Je jetai un œil sur ma montre. Il était déjà 19h30. Ce soir-là, je voulais aller voir le nouveau film de Naomi Kawase “Shara”, un film d’auteur japonais. La séance était à 20 heures au MK2 Quai de Seine. Je le proposai à Eric car photographe, il aimait découvrir de belles images fixes ou animées, et de nouveaux regards personnels.
Ah, dommage! Je ne peux pas ce soir. J’ai un truc prévu.
Moi, je veux bien. C’est à quelle heure? J’aimerais bien passer chez moi pour me changer. Je suis en scooter et habite dans le dixième, ce n’est pas loin. On y va?
À mon grand étonnement, Nico voulait m'accompagner. J'hésitai une seconde, aimerait-il ce genre de film? Je ne le connaissais pas du tout. Et puis, passer chez lui pour qu’il se change, même si je le comprenais, me gênait un peu. Imprévu, mais enfin, pourquoi pas? En tout cas, il fallait nous dépêcher. Laissant Eric au bar, nous partîmes ensemble pour retrouver son scooter. Il était garé de l'autre côté de la place.
Nico sortit deux casques du coffre de son scooter et m’en tendit un.
C’est à mon fils. Monte, accroche-toi bien à moi!
Il démarra et fonça sur le boulevard en coupant le vent frais d'automne. La vitesse du moteur me faisait un peu peur. Contre son dos, je m’agrippai à sa taille. L’air vibrait.
Ainsi, ce fut le début d’une nouvelle histoire, comme des milliers d’autres qui commencèrent sur la terrasse de Place du Marché Sainte Catherine, le petit cœur battant du Marais.
2021年7月6日
50年も曲がって育ってしまった木は、いまさら真っ直ぐに直ることはできません。曲がって育ってしまったのは、生えた場所がいびつに歪んでいたからかも知れませんし、成長する間に嵐や落雷、事故や人為で折り曲げられてしまったのかも知れません。いずれにせよ、曲がって出来上がってしまった今の姿を素直に受け入れて、その形で最善の「味のある木」となるしかありません。ふと、足元を見れば小さな木の芽がたくさん芽吹いています。未来のために、それらが真っ直ぐな若木と育ち、林となり、森となっていくように、大地を整え守っていくことは、曲がって育ってしまった木々にもできるかも知れません。礎となる大地を整えるためには、謙虚に歴史を学ぶことが大切だと感じます。歴史を学ぶことは「過去を引き摺ること」ではありません。曲がってしまったのを「誰かのせい」にするのは意味のないことだから。でも謙虚に真心で歴史を学べば、より良い未来への方向が照らし出されて来ると思うのです。いまある自分をありがたく受け入れて、明るい未来を目指して、一歩一歩大切に、楽しく進んで生きます。全てのご縁に感謝です✨今日も ありがとう御座います。
2018.12.29.
今朝、どんな人生だっていいじゃないか。とリンゴの皮を剥きながら思った。人生80年、がんばったって100年足らず。星の一生とくらべても瞬きにだってなりゃしない。どんな人生だっていいじゃないか。
昔の覚者は真理とは「なにも生まれず なにも死せず なにも変わりなどしない」と言ったそうだけど。蝶の見ている夢でもいいじゃないか。今この人生という一瞬のドラマを、今ここに存在しているという奇跡を満喫しよう。生きているということが感動的なのだ。どんな人生だってかまいやしないよ。
生きろ、生きろ、生きろ。
そしてここでの最後の瞬間に、兎も角(色々あったけど)よかった、と思えたら最高だね。
Cher ami,
Ça fait longtemps que je vous ai quitté pour vivre ailleurs, loin de vous.
La décision avait été prise dans l’audace de ma jeunesse. En vous quittant, je n’avais pas peur du lendemain, pourtant vous étiez mon foyer, ma famille, mon protecteur depuis toujours. Je n’ai pas eu peur puisqu’en partant, il n’y avait rien à perdre, mais qu’à gagner dans un pays lointain. Croyant au fond que je ne vous perdrais jamais même loin. Jamais!
Vous étiez mon berceau. Vous m’avez nourrie et m’avez appris les fondements. J’ai fait mes premiers pas avec vous, grâce à vous. Vous étiez ma mère, mon père, mes grand-parents. Avec moi, vous étiez généreux et intolérant, abondant et fermé. Vous m’avez adorée et m’avez détestée. Votre visage était multiple et paradoxal. C’était sûrement pourquoi j’ai dû vous quitter.
En fin de compte, c’était vous qui m’aviez laissée partir.
- Pars mon enfant, pars! Vas voir le monde, ailleurs!
Je n’étais pas triste car l’idée d’aventure me plaisait. J’avais soif de liberté pour découvrir une vie autrement. Pensant que vous m’attendriez toujours, inconditionnel.
Vous me manquez autant qu’autrefois. Mais je ne sais plus si vous m’attendez toujours comme avant. Les océans nous séparent, l’absence se prolonge. Cependant, votre présence grandit dans mon cœur. La distance et l’absence n’effacent pas votre image en moi. Puisque vous êtes ma source, ma patrie, mon pays du soleil levant.
Bien à vous.