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説明

Death Émile Zola

2021-03-24 03:20:58 | 🇫🇷文学
2019-09-11 01:46:27

Les médecins s’en étaient allés. Au bout d’une heure, Gervaise, restée avec l’interne, répéta à voix basse :

— Monsieur, monsieur, il est mort…

Mais l’interne, qui regardait les pieds, dit non de la tête. Les pieds nus, hors du lit, dansaient toujours. Ils n’étaient guère propres, et ils avaient les ongles longs. Des heures encore passèrent. Tout d’un coup, ils se raidirent, immobiles. Alors, l’interne se tourna vers Gervaise, en disant :— Ça y est.
La mort seule avait arrêté les pieds.

Quand Gervaise rentra rue. Elle crut qu’on l’attendait pour avoir des nouvelles, comme les autres jours.
— Il est claqué quatre jours à gigoter et à gueule.

Depuis ce jour, comme Gervaise perdait la tête souvent, une des curiosités de la maison était de lui voir faire Coupeau. On n’avait plus besoin de la prier, elle donnait le tableau gratis, tremblement des pieds et des mains, lâchant de petits cris involontaires. Sans doute elle avait pris ce tic-là à Sainte-Anne, en regardant trop longtemps son homme. Mais elle n’était pas chanceuse, elle n’en crevait pas comme lui.

Gervaise dura ainsi pendant des mois. Elle dégringolait plus bas encore, acceptait les dernières avanies, mourait un peu de faim tous les jours. Dès qu’elle possédait quatre sous, elle buvait et battait les murs. On la chargeait des sales commissions du quartier. Un soir, on avait parié qu’elle ne mangerait pas quelque chose de dégoûtant ; et elle l’avait mangé, pour gagner dix sous. Marescot s’était décidé à l’expulser de la chambre du sixième. Mais, comme on venait de trouver le père Bru mort dans son trou, sous l’escalier, le propriétaire avait bien voulu lui laisser cette niche. Maintenant, elle habitait la niche du père Bru. C’était là dedans, sur de la vieille paille, qu’elle claquait du bec, le ventre vide et les os glacés. La terre ne voulait pas d’elle, apparemment. Elle devenait idiote, elle ne songeait seulement pas à se jeter du sixième sur le pavé de la cour, pour en finir. La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la traînant ainsi jusqu’au bout dans la sacrée existence qu’elle s’était faite. Même on ne sut jamais au juste de quoi elle était morte. On parla d’un froid et chaud. Mais la vérité était qu’elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. Elle creva d’avachissement, selon le mot des Lorilleux. Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.

lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains, il fut pris d’une tendresse, il souleva doucement cette femme qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel.



Maupassant
Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1892, il fait une tentative de suicide au pistolet (son domestique, François Tassart, avait enlevé les vraies balles). Il casse alors une vitre et tente de s’ouvrir la gorge. Il se fait une plaie peu profonde au côté gauche du cou. On l'interne à Paris le 8 janvier dans la clinique du docteur Blanche61, où il meurt de paralysie générale un mois avant son quarante-troisième anniversaire, après dix-huit mois d’inconscience presque totale, le 6 juillet 1893, à onze heures quarante-cinq du matin. Sur l’acte de décès figure la mention « né à Sotteville, près d’Yvetot », ce qui ouvre la polémique sur son lieu de naissance.

Le 8 juillet, les obsèques ont lieu à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot à Paris. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris (26e division). Émile Zola prononce l'oraison funèbre : « […] Je ne veux pas dire que sa gloire avait besoin de cette fin tragique, d'un retentissement profond dans les intelligences, mais son souvenir, depuis qu'il a souffert de cette passion affreuse de la douleur et de la mort, a pris en nous je ne sais quelle majesté souverainement triste qui le hausse à la légende des martyrs de la pensée. En dehors de sa gloire d'écrivain, il restera comme un des hommes qui ont été les plus heureux et les plus malheureux de la terre, celui où nous sentons le mieux notre humanité espérer et se briser, le frère adoré, gâté, puis disparu au milieu des larmes… »


Le cadavre commençait à empoisonner la chambre. Ce fut une panique, après une longue insouciance.

— Filons, filons, mes petites chattes, répétait Gaga. Ce n’est pas sain.

Elles sortaient vivement, en jetant un regard sur le lit. Mais, comme Lucy, Blanche et Caroline étaient encore là, Rose donna un dernier coup d’œil pour laisser la pièce en ordre. Elle tira un rideau devant la fenêtre ; puis, elle songea que cette lampe n’était pas convenable, il fallait un cierge ; et, après avoir allumé l’un des flambeaux de cuivre de la cheminée, elle le posa sur la table de nuit, à côté du corps. Une lumière vive éclaira brusquement le visage de la morte. Ce fut une horreur. Toutes frémirent et se sauvèrent.

— Ah ! elle est changée, elle est changée, murmurait Rose Mignon, demeurée la dernière.

Elle partit, elle ferma la porte. Nana restait seule, la face en l’air, dans la clarté de la bougie. C’était un charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin. Les pustules avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries, affaissées, d’un aspect grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne retrouvait plus les traits. Un œil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait, comme un trou noir et gâté. Le nez suppurait encore. Toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans un rire abominable. Et, sur ce masque horrible et grotesque du néant, les cheveux, les beaux cheveux, gardant leur flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d’or. Vénus se décomposait. Il semblait que le virus pris par elle dans les ruisseaux, sur les charognes tolérées, ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri.

La chambre était vide. Un grand souffle désespéré monta du boulevard et gonfla le rideau.

— À Berlin ! à Berlin ! à Berlin !




Si, à compter de ce jour, je me reporte à quelques mois en
 arrière, je trouve, comme signe précurseur de cet événement,
 une transformation soudaine, profonde et décisive de mes goûts, surtout en musique. Peut-être faut-il ranger mon Zarathous
tra sous la rubrique « Musique ». Ce qu’il y a de certain, c’est
 qu’il supposait au préalable une « régénération » totale de l’art
 d’écouter. Dans une petite ville d’eau en pleine montagne, près
 de Vicence, à Recoara, où je passai le printemps de l’année 
 1881, je découvris en compagnie de mon maëstro et ami Peter
 Gast — un « régénéré » lui aussi, — que le phénix musique
 volait près de nous, paré d’un plumage plus léger et plus bril
lant qu’autrefois. Si, pourtant, à compter de ce jour, je me transporte en pensée jusqu’à la date de l’enfantement, qui se
 fit soudainement et dans les conditions les plus invraisemblables au mois de février 1883 — (la partie finale, celle dont
 j’ai cité quelques passages dans la préface, fut achevée préci
sément à l’heure sainte où Richard Wagner mourait à Venise) — je constate que l’incubation fut de dix-huit mois. Ce chiffre
 d’exactement dix-huit mois pourrait donner à penser — entre 
 bouddhistes tout au moins — que je suis au fond un éléphant
 femelle. L’intervalle appartient à la composition du Gai
 savoir, qui contient déjà cent indices annonçant l’approche de
 quelque chose d’incomparable ; en fin de compte, on y trouve 
 même le début de Zarathoustra, car l’avant-dernière pièce du
 quatrième livre en contient l’idée fondamentale.


Kafka's laryngeal tuberculosis worsened and in March 1924 he returned from Berlin to Prague,[65] where members of his family, principally his sister Ottla and Dora Diamant, took care of him. He went to Dr. Hoffmann's sanatorium in Kierling just outside Vienna for treatment on 10 April,[77] and died there on 3 June 1924. The cause of death seemed to be starvation: the condition of Kafka's throat made eating too painful for him, and since parenteral nutrition had not yet been developed, there was no way to feed him.[127][128] Kafka was editing "A Hunger Artist" on his deathbed, a story whose composition he had begun before his throat closed to the point that he could not take any nourishment.[129] His body was brought back to Prague where he was buried on 11 June 1924, in the New Jewish Cemetery in Prague-Žižkov.[61] Kafka was virtually unknown during his own lifetime, but he did not consider fame important. He rose to fame rapidly after his death,[90] particularly after World War II. The Kafka tombstone was designed by architect Leopold Ehrmann.[130]


Le 28 octobre 1901, s'étant engagé sur un glacis au sommet d'une paroi rocheuse plongeant tout droit dans l'Inn, il glisse, tombe et se noie dans le fleuve. Un travailleur, qui vu la scène de la rive opposée, retire le corps des flots. C'est là, à Celerina, que Rée est enterré.

菅野昭正

2021-03-17 22:26:23 | 🇫🇷文学
菅野 昭正(かんの あきまさ、1930年1月7日 - )は、日本の文芸評論家・フランス文学者。東京大学名誉教授・日本芸術院会員。
読売文学賞選考委員。

Contents
1 来歴・人物
2 著書
2.1 翻訳
2.2 共著・編著
来歴・人物[edit source]
神奈川県横浜市出身。浦和高等学校(旧制)を経て、東京大学文学部仏文学科卒業。1954年東大助手、1957年明治大学講師、助教授、1972年東京大学文学部仏文科助教授、1982年教授。
1984年に『詩学創造』で芸術選奨文部大臣賞、1986年に『ステファヌ・マラルメ』で読売文学賞、1997年に『永井荷風巡歴』でやまなし文学賞、同年紫綬褒章受章。1999年に日本芸術院賞をそれぞれ受賞。2003年、日本芸術院会員。2006年、旭日中綬章受章。2007年、世田谷文学館館長。2011年『慈しみの女神たち』で日本翻訳出版文化賞受賞。2016年、第1回井上靖記念文化賞(旭川市主催)受賞。
現代フランス文学の翻訳が多数あるほか、近現代日本文学の研究も盛んに行っている。1981年から2001年まで「東京新聞」などで文芸時評を担当、『変容する文学の中で』として刊行された。
著書[edit source]
『詩の現在 12冊の詩集』集英社 1974年
『小説の現在』中央公論社〈中公叢書〉 1974年
『詩学創造』集英社 1984年/平凡社ライブラリー 2001年
『ステファヌ・マラルメ』中央公論社 1985年
『横光利一』福武書店 1991年
『小説を考える 変転する時代のなかで』講談社 1992年
『セイレーンの歌 フランス文学論集』小沢書店 1993年
『永井荷風巡歴』岩波書店 1996年/岩波現代文庫 2009年
『変容する文学のなかで 上 文芸時評1982-1990』集英社 2002年
『変容する文学のなかで 下 文芸時評1991-2001』集英社 2002年
『変容する文学のなかで 完 文芸時評2002-2004』集英社 2007年。「現在文学史年表」「作者名・作品名索引」付
『憂鬱の文学史』新潮社 2009年 
『明日への回想』筑摩書房 2009年 
『小説家 大岡昇平』筑摩書房 2014年
翻訳[edit source]
ロジェ・ニミエ『ある愛の歴史』新潮社, 1955年
レイモン・クノー「詩篇」、『現代フランス詩人集 第2』 ユリイカ, 1956年
アンジェロス『リルケ』(富士川英郎と共訳)、新潮社, 1957年
ヴァレリー「テスト氏」(村松剛・清水徹と共訳)、『世界文学大系 51』 筑摩書房, 1960年
ナタリー・サロート『プラネタリウム』新潮社, 1961年
リラダン「ヴェラ」、アポリネール「ヒルデスハイムの薔薇」 「オノレ・シュブラックの失踪」、 『フランス短篇名作集』学生社, 1961年に収録
ジェローム・アントワーヌ・ロニー『情念とはなにか』白水社・文庫クセジュ, 1962年
ピエール・ガスカール『逃亡者』白水社(新しい世界の文学3), 1963年
アンドレ・ジード「狭き門」、『世界の文学 第33巻』中央公論社 1963年
チェーザレ・パヴェーゼ『美しい夏・女ともだち』(三輪秀彦と共訳)白水社(新しい世界の文学9), 1964年
フランソア・モーリアック『内面の記録』(杉捷夫と共訳)紀伊國屋書店 1964年
クロード・エドモンド・マニー『現代フランス小説史』(佐藤朔・白井浩司・望月芳郎共訳)白水社, 1965年、新装版2006年
ナタリー・サロート「トロピスム」、『現代フランス文学13人集 第2巻』 新潮社, 1965年
レーモン・クノー「わが友ピエロ」、『現代フランス文学13人集 第3巻』 新潮社, 1965年
バルザック「谷間のゆり」、『世界文学全集 第4巻』 河出書房新社, 1965年
モーリス・ブランショ「謎の男トマ」、『現代フランス文学13人集 第3巻』 新潮社, 1966年/新版『ブランショ小説選』書肆心水, 2005年 に収録
『ヴァレリー全集』筑摩書房, 1967年、訳者の一員。新版刊
P.ドリュ・ラ・ロシェル「ゆらめく炎」(細田直孝と共訳)、『人間の文学 第8巻』河出書房新社, 1967年
ヴァレリー「詩集」(平井啓之・清水徹と共訳)『世界詩人全集 第10巻』 新潮社, 1969年
アンドレ・ブルトン「シャルル・フーリエへのオード」『アンドレ・ブルトン集成』第4巻に所収、人文書院, 1970年
ボードレール「パリの憂鬱」『新集世界の文学 第8巻』 中央公論社, 1970年
バルビュス「地獄」 『世界文学全集 第50巻』 集英社, 1970年
バルザック「従兄ポンス」 『新潮世界文学 第8巻』 新潮社, 1971年
ブランショ「好きなだけ書きつづけたまえ」 『バタイユ・ブランショ研究』竹内書店, 1972年
クロード・シモン『ファルサロスの戦い』白水社, 1973年
ツヴェタン・トドロフ『小説の記号学』(保苅瑞穂共訳)大修館書店, 1974年
ポール・ヴァレリー『レオナルド・ダ・ヴィンチ論』(共訳) 筑摩叢書, 1975年
ルイニルネ・デ・フォレ「子供部屋」, 『フランス短篇24』集英社, 1975年
ナタリー・サロート『あの彼らの声が…』中央公論社, 1976年
ギュスターヴ・フロベール「ボヴァリー夫人」『世界文学全集 第17巻』 集英社, 1976年、新版1979年
ガデンヌ「スヘヴェニンゲンの浜辺」、『世界の文学 第24巻』 集英社, 1978年
ウォルター・ペイター「宮廷画家の寵児」、『世界の文学 第42巻』 集英社, 1981年/『ペイター全集 1』 筑摩書房、2002年
ステファヌ・マラルメ 『マラルメ全集』全5巻、筑摩書房、1989年-2010年。編集委員
ミラン・クンデラ『不滅』集英社, 1992年。集英社文庫, 1999年
J.M.G.ル・クレジオ『パワナ-くじらの失楽園』集英社, 1995年
J.ロビンソン=ヴァレリー編『科学者たちのポール・ヴァレリー』紀伊國屋書店, 1996年
ポール・フルキエ『哲学講義3 行動』(原好男・田村毅共訳)、ちくま学芸文庫, 1997年
フィリップ・ソレルス『ルーヴルの騎手 ルーヴル美術館を創った男 ヴィヴァン・ドゥノンの生涯』集英社, 1998年
J.M.G.ル・クレジオ『偶然・帆船アザールの冒険』集英社, 2002年
イヴ・ボヌフォワ『マラルメの詩学』(阿部良雄共訳)筑摩書房, 2003年
J.M.G.ル・クレジオ『アフリカのひと・父の肖像』集英社, 2006年
ジョナサン・リテル 『慈しみの女神たち』上下 (星埜守之・篠田勝英・有田英也共訳) 集英社, 2011年
『レーモン・クノー コレクション5 わが友ピエロ』水声社, 2012年
共著・編著[edit source]
『徹底討議 19世紀の文学・芸術』 平島正郎・高階秀爾との共著、青土社 1975年、新装版2000年
『作家の世界 辻邦生』番町書房 1978年
『読む事典フランス』高階秀爾・木村尚三郎・荻昌弘共編、三省堂 1990年
『九鬼周造随筆集』岩波文庫 1991年
『石川淳短篇小説選』・『長篇小説選』・『評論選』ちくま文庫 各2007年
『永井荷風再考』日本放送出版協会。「NHKカルチャーラジオ 文学の世界」、2011年1-3月放送回
『知の巨匠 加藤周一』岩波書店 2011年
『村上春樹の読みかた』平凡社 2012年
『ことばの魔術師 井上ひさし』岩波書店 2013年
『書物の達人 丸谷才一』集英社新書 2014年
『辻井喬=堤清二 文化を創造する文学者』平凡社 2016年
『大岡信の詩と真実』岩波書店 2016年
『遠藤周作 神に問いかけつづける旅』慶應義塾大学出版会 2020年
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表話編歴
日本芸術院賞受賞者
[表示] 第一部(美術)
[隠す] 第二部(文芸)
小説・
戯曲
1950: 大仏次郎 1951: 小川未明 1952: 川端康成 1955: 坪田譲治 1956: 井伏鱒二 1957: 幸田文 1959: 井上靖 1960: 火野葦平 1961: 石川淳 1963: 獅子文六 1966: 中山義秀・永井竜男 1967: 伊藤整 1968: 網野菊 1969: 芹沢光治良 1972: 平林たい子・宇野千代 1973: 庄野潤三 1975: 中里恒子 1976: 司馬遼太郎・安岡章太郎 1977: 戸板康二・海音寺潮五郎 1979: 阿川弘之・遠藤周作・吉行淳之介 1980: 田中千禾夫 1981: 島尾敏雄 1982: 芝木好子・野口冨士男・小島信夫 1984: 河野多恵子 1986: 水上勉 1987: 三浦朱門・吉村昭 1988: 八木義徳 1989: 阪田寛夫 1993: 曽野綾子・石井桃子 1994: 竹西寛子 1995: 陳舜臣 1998: 大原富枝・堀田善衛 1999: 加賀乙彦 2000: 小川国夫・黒井千次・日野啓三 2001: 伊藤桂一 2003: 津村節子 2004: 中野孝次・富岡多恵子 2006: 辻井喬 2007: 三木卓 2009: 井上ひさし 2011: 山崎正和 2016: 辻原登 2017: 髙樹のぶ子 2019: 松浦寿輝
詩歌
1942: 高村光太郎・川田順 1948: 折口信夫 1949: 半田良平 1951: 尾山篤二郎 1953: 三好達治・土屋文明・服部担風 1958: 川路柳虹 1964: 水原秋桜子 1971: 富安風生 1977: 宮柊二 1980: 佐藤佐太郎 1981: 飯田竜太 1983: 木俣修 1984: 中村草田男・中村汀女 1987: 山口誓子・上田三四二 1994: 那珂太郎 1995: 大岡信・清岡卓行 1997: 森澄雄 1998: 岡野弘彦・田村隆一 1999: 伊藤信吉 2003: 馬場あき子・まど・みちお・金子兜太 2005: 前登志夫 2015: 吉増剛造・鷹羽狩行 2016: 宇多喜代子 2019: 荒川洋治
評論・
翻訳
1943: 野口米次郎 1950: 山内義雄 1951: 小林秀雄 1952: 日夏耿之介 1953: 石川欣一 1954: 小宮豊隆 1955: 鈴木信太郎 1956: 昇曙夢 1957: 折口信夫 1957: 和田芳恵 1958: 新関良三 1959: 吉田精一 1961: 河上徹太郎 1963: 福原麟太郎 1964: 亀井勝一郎 1966: 舟木重信・山本健吉 1967: 三宅周太郎・中村光夫 1969: 高橋健二 1971: 唐木順三 1973: 中村白葉 1976: 江藤淳 1977: 平野謙 1981: 福田恒存 1981: 生島遼一 1982: 佐伯彰一 1984: 磯田光一 1986: 富士川英郎 1990: 新庄嘉章 1991: 佐藤朔 1997: 高橋英夫 2000: 河竹登志夫 2001: 菅野昭正 2002: 高階秀爾 2010: 粟津則雄 2012: 三浦雅士 2017: 渡辺保 2018: 芳賀徹
[表示] 第三部(音楽・演劇・舞踊)
太字は恩賜賞受賞者。名跡は受賞時のもの。表記揺れによる混乱を避けるため漢字は便宜上すべて新字体に統一した。
典拠管理 ウィキデータを編集
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Categories: 日本の文学研究者フランス文学者日本の翻訳家日本の文芸評論家日本藝術院会員東京大学の教員白百合女子大学の教員埼玉県立浦和高等学校出身の人物東京大学出身の人物横浜市出身の人物紫綬褒章受章者旭日中綬章受章者1930年生存命人物

A la recherche du temps perdu

2021-03-04 23:32:39 | 🇫🇷文学
Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu



La guerre de Troie n’aura pas lieu

2021-03-04 23:03:42 | 🇫🇷文学
Jean Giraudoux
La guerre de Troie n’aura pas lieu
Grasset, 1935 (p. 9-90).
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PREMIER ACTE


Terrasse d’un rempart dominé par une terrasse et dominant d’autres remparts.


Scène première
ANDROMAQUE, CASSANDRE.


Andromaque.
La guerre de Troie n’aura pas lieu, Cassandre !


Cassandre.
Je te tiens un pari, Andromaque.


Andromaque.
Cet envoyé des Grecs a raison. On va bien le recevoir. On va bien lui envelopper sa petite Hélène, et on la lui rendra.


Cassandre.
On va le recevoir grossièrement. On ne lui rendra pas Hélène. Et la guerre de Troie aura lieu.


Andromaque.
Oui, si Hector n’était pas là !… Mais il arrive, Cassandre, il arrive ! Tu entends assez ses trompettes… En cette minute, il entre dans la ville, victorieux. Je pense qu’il aura son mot à dire. Quand il est parti, voilà trois mois, il m’a juré que cette guerre était la dernière.


Cassandre.
C’était la dernière. La suivante l’attend.


Andromaque.
Cela ne te fatigue pas de ne voir et de ne prévoir que l’effroyable ?


Cassandre.
Je ne vois rien, Andromaque. Je ne prévois rien. Je tiens seulement compte de deux bêtises, celle des hommes et celle des éléments.


Andromaque.

Flaubert Madame Bovary

2021-03-04 21:14:05 | 🇫🇷文学
Cependant elle n’était plus aussi pâle, et son visage avait une expression de sérénité, comme si le sacrement l’eût guérie.

Le prêtre ne manqua point d’en faire l’observation ; il expliqua, même à Bovary que le Seigneur, quelquefois, prolongeait l’existence des personnes lorsqu’il le jugeait convenable pour leur salut ; et Charles se rappela un jour où, ainsi près de mourir, elle avait reçu la communion.

— Il ne fallait peut-être pas se désespérer, pensa-t-il.

En effet, elle regarda tout autour d’elle, lentement, comme quelqu’un qui se réveille d’un songe ; puis, d’une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée dessus quelque temps, jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux. Alors elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur l’oreiller.

Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche.

Tout à coup, on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots, avec le frôlement d’un bâton ; et une voix s’éleva, une voix rauque, qui chantait :

Souvent la chaleur d’un beau jour
Fait rêver fillette à l’amour.

Emma se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante.

Pour amasser diligemment
Les épis que la faux moissonne,
Ma Nanette va s’inclinant
Vers le sillon qui nous les donne.

— L’Aveugle s’écria-t-elle.

Et Emma se mit à rire, d’un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement.

Il souffla bien fort ce jour-là,
Et le jupon court s’envola !

Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus.

Flaubert - Madame Bovary - Extrait de la troisième partie, chapitre VIII