http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/03/27/au-plus-pres-de-flaubert_1027849_3260.html
CORRESPONDANCE, TOME V, 1876-1880 de Gustave Flaubert. Edition etablie par Jean Bruneau et Yvan Leclerc. Gallimard, "Bibliotheque de la Pleiade", 1 584 p., 55 e jusqu'au 31 mars, 62 e ensuite.
L'eloge de la Correspondance de Flaubert n'est plus a faire. D'Andre Gide qui ecrivait qu'elle etait son "reservoir d'energie" et qu'elle avait, "durant plus de cinq ans, remplace a (son) chevet, la Bible", a Kafka qui en avait fait son livre d'heures et a Sartre qui voyait en elle l'equivalent sans pareil d'un discours tenu sur le divan du psychanalyste, les ecrivains modernes ont tous reconnu dans ces lettres un mod?le de reflexion dynamique sur la creation litteraire et un temoignage essentiel sur la genese de ces "grands romans paralyses" dont parlait Malraux. Les lettres a Louise Colet constituent ainsi un journal de redaction de Madame Bovary, passionnant pour ceux qui tiennent ce roman pour le chef-d'oeuvre de Flaubert.
On n'en a pas tout a fait l'equivalent pour Salammbo, L'Education sentimentale, Bouvard et Pecuchet, pour la raison que les correspondants de Flaubert au cours de la r?daction de ces oeuvres n'ont pas les memes ambitions litteraires que la "Muse" et n'ont donc pas les memes lecons fraternelles a recevoir. Sans aucun doute, ce sont ces lettres a Louise Colet qui presentent pour le lecteur le plus d'interet, parce que s'y alternent et parfois s'y melent les protestations d'amour, les revendications d'independance et le journal d'atelier. Les echanges avec George Sand se situent sur un autre plan : les deux ecrivains y parlent moins de litterature que de leur vie quotidienne et de la scene litteraire et politique, chacun jouant son role favori, elle, la bonne dame de Nohant attentive a ses terres, ses fermiers et paysans, lui, l'ermite de Croisset bougonnant contre le monde.
CORRESPONDANCE, TOME V, 1876-1880 de Gustave Flaubert. Edition etablie par Jean Bruneau et Yvan Leclerc. Gallimard, "Bibliotheque de la Pleiade", 1 584 p., 55 e jusqu'au 31 mars, 62 e ensuite.
L'eloge de la Correspondance de Flaubert n'est plus a faire. D'Andre Gide qui ecrivait qu'elle etait son "reservoir d'energie" et qu'elle avait, "durant plus de cinq ans, remplace a (son) chevet, la Bible", a Kafka qui en avait fait son livre d'heures et a Sartre qui voyait en elle l'equivalent sans pareil d'un discours tenu sur le divan du psychanalyste, les ecrivains modernes ont tous reconnu dans ces lettres un mod?le de reflexion dynamique sur la creation litteraire et un temoignage essentiel sur la genese de ces "grands romans paralyses" dont parlait Malraux. Les lettres a Louise Colet constituent ainsi un journal de redaction de Madame Bovary, passionnant pour ceux qui tiennent ce roman pour le chef-d'oeuvre de Flaubert.
On n'en a pas tout a fait l'equivalent pour Salammbo, L'Education sentimentale, Bouvard et Pecuchet, pour la raison que les correspondants de Flaubert au cours de la r?daction de ces oeuvres n'ont pas les memes ambitions litteraires que la "Muse" et n'ont donc pas les memes lecons fraternelles a recevoir. Sans aucun doute, ce sont ces lettres a Louise Colet qui presentent pour le lecteur le plus d'interet, parce que s'y alternent et parfois s'y melent les protestations d'amour, les revendications d'independance et le journal d'atelier. Les echanges avec George Sand se situent sur un autre plan : les deux ecrivains y parlent moins de litterature que de leur vie quotidienne et de la scene litteraire et politique, chacun jouant son role favori, elle, la bonne dame de Nohant attentive a ses terres, ses fermiers et paysans, lui, l'ermite de Croisset bougonnant contre le monde.