西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
本ブログ記事の無断転載および無断引用をお断りします。
 

le livre de Carol Descordes

2018年10月25日 | 手帳・覚え書き


C’est un bouquin de ressentis, de sensations », confirme l’artiste.


Immersion dans les forêts du Perche, avec le livre de Carol Descordes
La photographe Carol Descordes vient de publier "Perche l'esprit des forêts", aux éditions de L'Étrave.

Les écrivains Lydia Gaborit et Jean-Pierre Maurel ont participé à l’œuvre en rédigeant chacun un texte.

Au fil des pages, on (re) découvre aussi les écrits de George Sand, Marguerite Yourcenar, Julien Gracq, François-René de Chateaubriand, Victor Hugo, Théophile Gautier, Octave Mirbeau ou Roger Martin du Gard.

Pratique : Perche, l’esprit des forêts, éditions de L’Étrave, 96 pages, 24 €. Disponible dans toutes les librairies du Perche et sur le site de l’éditeur. L’auteur peut dédicacer le livre à sa boutique « Un antiquaire et une photographe dans le Perche », place de Gaulle, à Mortagne.


https://actu.fr/normandie/mortagne-au-perche_61293/immersion-dans-forets-perche-le-livre-carol-descordes_18958987.html
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GEORGE SAND EN SES JARDINS

2018年10月24日 | 手帳・覚え書き


GEORGE SAND EN SES JARDINS

Georges Buisson
Amarante
LITTÉRATURE ROMANS, NOUVELLES

Un matin, à la fin de l'été, un personnage pénètre, presque par effraction, dans la propriété de George Sand à Nohant. Dans la solitude de cette journée particulière, il va littéralement se délecter de cet espace particulier. Un récit qui se veut subjectif et personnel se révélant, au fil des pages, une quête à effectuer, un jardin à partager.



Georges Buisson, après une carrière dans l'action culturelle a été pendant plus de dix années administrateur du domaine de George Sand à Nohant, du palais Jacques Coeur et de la crypte de la cathédrale Saint-Etienne à Bourges, pour le Centre des monuments nationaux. il préside actuellement le conseil d'administration de la Maison de la culture de Bourges. Il donne régulièrement des conférences sur des sujets littéraires ou historiques. "George Sand en ses jardins" est son quatrième ouvrage.


Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-15640-8 • 9 octobre 2018 • 238 pages
EAN13 : 9782343156408
EAN PDF : 9782140102431
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G.サンドの遺言:「綠を残して・・・」

2018年10月24日 | 手帳・覚え書き
"Laissez verdure..." par Anne-Lise Broyer.

La Maison de George Sand accueille pendant 2 mois le travail plastique et photographique de Anne-Lise Broyer, qui fut présenté cet été au Musée de la Vie Romantique.

De son immersion chez Sand en résidence d'artiste, Anne-Lise a donné naissance à une proposition artistique composée de photos et créations plastiques largement inspirées du jardin de la romancière et des liens forts qui l'unissait à la nature environnant sa demeure. Ces éléments ponctuent harmonieusement le parcours de visite jusqu'au 2 décembre.

"Dans ce Berry, si doux en sa mélancolie, persiste, comme attaché aux lieux mêmes et aux choses, le vivant souvenir de l'écriture de George Sand. Tout ce pays est rempli d'elle..."
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Conférence sur « Le Village des amoureux » Chez Max

2018年10月23日 | 手帳・覚え書き
La prochaine conférence de l’association Bretagne-Ecosse, aura lieu mercredi 10 octobre, à 18 h, Chez Max (8, rue du Parc) à Quimper sur le thème « Gretna Green, le village des amoureux ». Connu notamment de Victor Hugo, George Sand ou Jules Verne, le petit village écossais de Gretna Green a connu un destin aussi tumultueux que romantique. Aujourd’hui encore, Gretna Green, la Mecque des amoureux et du mariage, est visité chaque année par près d’un million de touristes venus du monde entier ! Pierre Delignière, qui en a fait le sujet de ses travaux universitaires, expliquera pourquoi. Entrée : 5 €, gratuit pour les adhérents à l’association.
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/conference-bretagne-ecosse-mercredi-chez-max-07-10-2018-12099801.php#U7WjmF3LxeJsHTP9.99


https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/conference-bretagne-ecosse-mercredi-chez-max-07-10-2018-12099801.php
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女性の書いた本は・・・

2018年10月22日 | 手帳・覚え書き
Pourquoi les livres écrits par des femmes coûtent en moyenne 45% moins cher que ceux écrits par des hommes ?
La booktubeuse Jeanne Seignol, ou "Jeannot se livre", dénonce dans une vidéo, les discriminations sexistes dans le milieu de l'édition. L'étude de chercheurs sur laquelle elle s'appuie révèle que les livres écrits par des femmes coûtent près de la moitié de ceux des hommes.

Pour comprendre les inégalités sexistes du monde de l'édition, le mathématicien Adam Kapelner et la sociologue Dana Beth Weinber du Queen College ont épluché pas moins de 2 millions de livres publiés en Amérique du Nord entre 2002 et 2012. Le résultat de leur étude est édifiant : les ouvrages écrits par des femmes coûtent en moyenne 45 % moins cher que ceux écrits par des hommes.

Comment s'explique cet écart ?
Cet écart conséquent est dû au fait que les femmes sont encore sous-représentées dans des genres littéraires scientifiques, où les livres sont très coûteux. À l'inverse, elles sont majoritaires dans le genre de la romance, qui est l'une des catégories où les livres sont peu onéreux. 45%, c'est donc le pourcentage que les chercheurs ont trouvé en confondant tous les genres littéraires des maisons d'éditions dites traditionnelles. Mais leur étude révèle aussi qu'au sein d'un même genre, "à poste égal" pourrait-on dire, subsiste un écart de 9% en défaveur des auteures aux prénoms féminins identifiables.

La booktubeuse Jeanne Seignol, ou "Jeannot se livre", dénonce dans une vidéo, les discriminations sexistes dans le milieu de l'édition. L'étude de chercheurs sur laquelle elle s'appuie révèle que les livres écrits par des femmes coûtent près de la moitié de ceux des hommes.

Pour comprendre les inégalités sexistes du monde de l'édition, le mathématicien Adam Kapelner et la sociologue Dana Beth Weinber du Queen College ont épluché pas moins de 2 millions de livres publiés en Amérique du Nord entre 2002 et 2012. Le résultat de leur étude est édifiant : les ouvrages écrits par des femmes coûtent en moyenne 45 % moins cher que ceux écrits par des hommes.

Comment s'explique cet écart ?
Cet écart conséquent est dû au fait que les femmes sont encore sous-représentées dans des genres littéraires scientifiques, où les livres sont très coûteux. À l'inverse, elles sont majoritaires dans le genre de la romance, qui est l'une des catégories où les livres sont peu onéreux. 45%, c'est donc le pourcentage que les chercheurs ont trouvé en confondant tous les genres littéraires des maisons d'éditions dites traditionnelles. Mais leur étude révèle aussi qu'au sein d'un même genre, "à poste égal" pourrait-on dire, subsiste un écart de 9% en défaveur des auteures aux prénoms féminins identifiables.





https://www.marieclaire.fr/pourquoi-les-livres-ecrits-par-des-femmes-coutent-en-moyenne-45-moins-cher-que-ceux-ecrits-par-des-hommes,1284338.asp
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UNE VOIX DE GEORGE

2018年10月21日 | 手帳・覚え書き
Mona Ozouf rend hommage à l’auteure britannique George Eliot, aussi affranchie et talentueuse que sa consœur Sand, et qui documenta les transformations de l’ère victorienne à travers ses récits.


Mona Ozouf, dont la Cause des livres nous a fait ouvrir (ou rouvrir) bien des œuvres, nous invite à une traversée de la Manche, pour rendre visite à l’Autre George. Il y a un siècle déjà, en 1920, Albert Thibaudet proposait dans la Nouvelle Revue française cette traversée de l’English Channel et sur le quai, à Douvres, Virginia Woolf accueillait le voyageur avec The Times Literary Supplement. Elle nous glissait, au sujet de son aînée, que «ses livres nous offrent une fête abondante» (1919). Ces hommages accompagnaient le premier centenaire de la naissance de George Eliot (1819-1880), de son vrai nom Mary Ann Evans. Ils témoignaient que son audience d’alors était encore grande. En France, Marcel Proust, André Gide, Charles Du Bos et quelques autres avaient reconnu son talent, moins au titre d’une entente cordiale qu’à celui d’une affinité en hautes œuvres littéraires.

Horizons impériaux
Il est heureux que Mona Ozouf, à l’occasion de ce deuxième centenaire, nous guide vers ce qu’elle considère comme «un massif de sept grands romans», ceux d’une George aussi profonde que la nôtre, George Sand. De 1856 à 1880, George Eliot a construit une œuvre en parallèle à celle de Charles Dickens. L’Angleterre est en pleine métamorphose, une femme, Victoria, la dirige, une femme veut en rendre compte. Mais dans cette société, seule une identité masculinisée peut porter sérieusement un tel projet. Mary Ann Evans signera donc George Eliot. L’exemple transgressif venait d’encore un peu loin (du Berry) et, plus proche, son compagnon et soutien George Henry Lewes lui offre son prénom.

Dans cette Rencontre avec George Eliot, Mona Ozouf tricote la rigueur du dossier et l’élégance de l’essai. Entre les deux auteures, la rencontre est précoce. Ozouf ouvre son livre en nous contant comment cette œuvre s’est introduite dans sa vie, à l’adolescence, en classe de troisième, lorsque sa professeure de français, Renée Guilloux, l’épouse de Louis, conseille à sa classe de jeunes filles de lire le Moulin sur la Floss. Son lien avec l’œuvre de George Eliot s’approfondit quand elle découvre sa relation avec Henry James, qui affuble sa consœur anglaise d’oxymores intrigants : «Magnifiquement laide… Délicieusement hideuse.»

Mona Ozouf raconte qu’à son chevet, «à portée de main de l’insomnie», James est le voisin d’Eliot. George, Henry et Mona… Dans un court texte, Julien Gracq a parlé de la Familiarité du livre : «Livres de chevet… Nulle production de l’art n’est plus que le livre familière de la chambre à coucher, nulle ne nous parle davantage, toute réticence larguée, et, comme dans une promiscuité intime, sur l’oreiller.» Mona Ozouf se garde bien des confidences d’alcôve mais elle est attentive aux échanges, silencieux ou non, de la bibliothèque.

De celle-ci, elle prélève trois romans de George Eliot - le Moulin sur la Floss (1860), Middlemarch (1872) et Daniel Deronda (1876) - et consacre à chacun un chapitre. Le premier s’attache à «l’emprise du passé», le second aux «aménagements du présent», le troisième à «l’imagination du futur». George Eliot a confié qu’elle tenait ses romans pour de l’«histoire incarnée» : l’historienne Mona Ozouf suit son auteure et montre combien ses récits documentés forment un triptyque des transformations de l’Angleterre victorienne dans ses campagnes, dans son bourgeonnement urbain, dans ses horizons impériaux et cosmopolites. Cet ordre réel des lieux n’épuise pas la richesse des figures de femmes et d’hommes qui vivent leurs destins, ouverts ou contrariés, dans cette société à la fois divisée en classes et traversée de conflits.

Vertes campagnes
G. est une autre… Dans un dernier chapitre, intitulé «les Deux George», Mona Ozouf situe les deux écrivaines, non, les deux personnalités et génies littéraires que furent Sand et Eliot. Quand la seconde entre en littérature, la première est l’auteur étranger le plus lu en Angleterre : «Immense vibration de la voix de George Sand dans la voix de l’Europe !» (Matthew Arnold, 1822-1888). L’aura sulfureuse de George Sand dans l’Angleterre victorienne n’intimide pas Mary Ann Evans. Elle sent et sait que l’affranchissement, sa liberté, est à ce prix. Le challenge est double : être reconnu(e) comme un écrivain et comme une George autre, c’est-à-dire sur sa seule voix, pour reprendre le terme de Matthew Arnold.

Elles ont toutes deux «soustrait leur existence à la convention», mais la liberté des mœurs doit être validée par celle de l’esprit. La George anglaise est moins engagée politiquement que la Française, elle est aussi plus réservée sur les émois du cœur et surtout du corps. Mais elle rappelle, sous l’ombre tutélaire de Shakespeare, qu’il est permis à des héroïnes de 15 ans de faire l’amour… Si notre George a été momentanément révolutionnaire, la leur fut constamment réformiste. Toutes deux sont éprises d’éducation et de culture, plus systématique chez Eliot, plus autodidacte chez Sand - mais rappelons qu’à Nohant, dans ses armoires à documents classés, une porte mentionne sur une plaque de laiton «Géographie».

Les analyses de Mona Ozouf sont attentives au contexte historique des mutations de l’Angleterre victorienne. Mais elles repèrent aussi le filigrane territorial qui court sous les récits. Dans son cours sur la Maison d’Apre-Vent de Charles Dickens, Vladimir Nabokov avait esquissé par le trait un schéma de cette Angleterre en métamorphose. Mona Ozouf n’a pas recours à cette prothèse pédagogique dont Nabokov, habituellement lecteur trapéziste sans filet, a besoin. On devine qu’elle a des bases solides en géographie, elle a lu Vidal, que Thibaudet avait écouté. Ses analyses ont recours aux configurations géographiques et aux identifications paysagères, des vertes campagnes aux black countries. Et dans cette mosaïque sans cesse actualisée, le réseau de voies ferrées asphyxie les diligences. Elle rappelle que George Eliot sait mettre en valeur les liens entre division sociale et distribution spatiale.

Dans son Varennes (Gallimard, 2005), Mona Ozouf nous avait rappelé que Louis XVI, en fuite, avait emporté dans ses bagages des cartes de Cassini, la partie nord-est de son défunt royaume sur papier. Histoire-géographie, c’est le trait qui fait l’union et un certain esprit.

Les œuvres de George Eliot sont presque toutes accessibles en poche Folio avec des préfaces et des annexes. Ce ne sont pas de minces ouvrages : disons que nous avons à faire à des petits pavés, sans Mare au diable. Ce calibre est d’un autre temps, d’écriture et de lecture. On entend dans les rangs «Ouh ! Ça va nous prendre la tête» - Renée Guilloux n’aurait jamais entendu ou réprimé cela. L’Autre George, au pied de ce massif eliotien, disons des highlands, est un viatique pour les petits et grands Poucets. En son temps, Virginia Woolf nous invitait aussi à cette «fête abondante» !

A George Eliot qui avait dit que pour connaître les êtres, il faudrait pouvoir dessiner de chacun «les vastes territoires non cartographiés», Mona Ozouf développe la métaphore et invite le lecteur à «dessiner toute une géographie énigmatique, confins ignorés, lisières incertaines, contrées nocturnes, inquiétantes étendues laissées en friche. Pour peu que nous soyons aussi curieux de ces blancs sur nos cartes, pas de meilleure compagne d’exploration que George Eliot».

Jean-Louis Tissier Géographe. Université Paris-I Panthéon-Sorbonne
Mona Ozouf L’autre George. à la rencontre de George Eliot NRF essais, Gallimard, 256 pp., 20 €.
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輪読座

2018年10月20日 | 手帳・覚え書き
松岡正剛とともに「遊」を創刊し、学者十人分といわれる博覧強記の
 高橋秀元による「輪読座」が開講いたしました。
 空海の情報論といえる「声字実相義」、物質論である「即身成仏義」。
 二つの空海の著作を輪読師・高橋が提供する図象をもとに
 輪読・解読していきます。
 
 波動である情報がどのように発生し、情報が前物質になり、
 いかに物質概念を形成していったのか。空海の『声字実相義』には
 21世紀の科学を先取りするアブダクションがあります。
 知を超えた方法として、空海を血肉化する今回の輪読座。
 本楼での開催、ネットでの参加、
 録画、資料などのキャッチアップもまだまだ間に合います。
 空海を現代に発酵させる輪読座、ぜひご参加下さい。


  □日時:2018年10月28日(日)13:00-18:00
      2018年11月25日(日)13:00-18:00
2018年12月23日(日)13:00-18:00
      2019年1月27日(日)13:00-18:00
      2019年2月24日(日)13:00-18:00
      2019年3月31日(日)13:00-18:00
(終了後、修了証書授与・懇親会を予定)

  □詳細:https://es.isis.ne.jp/course/rindokuza
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ジョルジュ・サンド国際コロック2018 リヨン大学

2018年10月19日 | 手帳・覚え書き

Direction : Olivier Bara, université Lyon 2, UMR 5317 IHRIM ; François Kerlouégan, université Lyon 2, UMR 5317 IHRIM.

Comité scientifique : Claire Barel-Moisan (CNRS, UMR 5317 IHRIM), Amélie Calderone (CNRS, UMR 5317 IHRIM), Brigitte Diaz (université de Caen Normandie), Catherine Mariette (université de Grenoble-Alpes), Catherine Masson (Wellesley College, USA), Guillaume Milet (université Grenoble Alpes, UMR 5317 IHRIM), Christine Planté (université Lyon 2, UMR 5317 IHRIM), Damien Zanone (université catholique de Louvain, Belgique).



Argumentaire scientifique

Le récent Dictionnaire George Sand publié chez Champion n’offre aucune entrée pour les mots « comique », « fantaisie », « humour », « ironie », « rire » ou « satire », autant de registres, de tonalités et de formes réputés absents de l’œuvre sandienne. Serait également absente une réflexion de George Sand sur le rire, son article sur « La comédie italienne » ou sa préface à Masques et Bouffons mis à part – mais ces textes accompagnent l’œuvre de son fils Maurice Sand et portent plutôt sur les formes anciennes de la comédie improvisée. Contrairement à ses grands contemporains, Stendhal ou Balzac, Hugo ou Baudelaire, Sand ne laisserait aucune place au déploiement du comique dans son œuvre et n’inclurait pas le rire parmi les modes possibles de sa réception. Chez elle, nul grotesque (Hugo), nulle satire (Balzac), nul goût pour la blague (Flaubert). Sans doute parce qu’elle est femme et qu’à ce titre le rire – tout autant que le sérieux – lui est dénié. Sans doute aussi en raison d’une poétique qui se refuse à dépeindre les travers humains (et qui irait de pair avec la satire et le rire), lui préférant l’idéal. Sans doute enfin parce que le rire, qui signe une fracture, une rupture, une sécession, contrecarre l’engagement politique et social de l’écrivaine ou, du moins, le rend problématique.

Pourtant, le constat d’un sérieux généralisé ne peut que surprendre tout bon lecteur de Sand, connaisseur de telle Lettre d’un voyageur (la 10e), de tels épisodes d’Histoire de ma vie (Molière joué devant les religieuses anglaises), de telles lettres à Maurice Sand ou à Flaubert, de telle page de roman – sans parler de son théâtre – où la vis comica s’affirme, où l’humour se déploie, où les ressources de l’ironie sont mobilisées.

Sans doute George Sand est-elle pour partie responsable de la réception de son œuvre par un lectorat attaché à l’écrivaine sérieuse – mélancolique, idéaliste, utopiste, mobilisée dans les combats socio-politiques de son temps. Elle-même prend conscience au début du Second Empire de l’austérité de son image publique. Son essai comique au théâtre, Les Vacances de Pandolphe, créé au Gymnase en 1852, comme sa comédie hoffmannienne de 1855 à l’Odéon, Maître Favilla, laissent le public et la critique de marbre. Pour Théophile Gautier, dans La Presse du 9 mars 1852, Sand possède un « talent sérieux, ardent, passionné, admirablement descriptif, mais qui n’a pas le plus petit mot pour rire ». Aussi George Sand répond-elle à son fils qui la sollicite en 1858 pour une préface à Masques et Bouffons : « souviens-toi que le public m’a toujours assez peu secondée, et souvent lâchée tout à fait dans les tentatives que j’ai faites pour sortir de mon genre. Il a beaucoup sifflé Pandolphe qui nous paraissait gai et gentil, et qu’il n’a pas trouvé amusant du tout ». Et Sand de conseiller à Maurice de s’adresser à Gautier ou à Champfleury : « Ah ! un album de Champfleury ! ça va être amusant. – Tiens, un album de Mme Sand ? Oh ! Mme Sand n’est pas gaie ; ça va être ennuyeux… comme Pandolphe, comme Comme il vous plaira, etc. Ce n’est pas son affaire, les masques ! »

N’a-t-elle pas manifesté sa méfiance face au rire, réputé diviseur ou stigmatisant, voire son refus du rire franc ? Face aux pantomimes de Deburau aux Funambules, en 1846, n’affirme-t-elle pas : « il y a, dans l’exécution parfaite d’une fantaisie quelconque, quelque chose de sérieux qui provoque plus d’étonnement et de satisfaction que de grosse gaieté » ? Ou face au théâtre antique athénien, n’écrit-elle pas dans la préface à son Théâtre complet : « Le public des attelanes lui-même, bien plus sérieux qu’on ne pense, voulait deviner l’homme moral à travers l’homme physique » ? N’assagit-t-elle pas Aristophane dans son Plutus, et ne recommande-t-elle par à Charles Poncy, en 1847, de ne lire Rabelais qu’expurgé « de toutes ses obscénités, de toutes ses saletés » ? Pourtant, au même moment, son théâtre privé de Nohant, intègre à la bouffonnerie débridée les registres farcesque et scatologique.

George Sand n’est-elle comique que dans le privé, dans son théâtre de société et dans une partie de sa correspondance ? L’esprit de sérieux de son œuvre s’imposerait-il pour des raisons esthétiques et éthiques (l’idéalisme et la filiation rousseauiste revendiqués) ? ou pour des raisons plus personnelles (le tempérament spleenétique) ? Serait-il inhérent à son statut d’écrivaine ? Ou peut-on définir les territoires du rire ou du sourire dans l’œuvre sandienne, et saisir en elle une certaine qualité de la gaieté ? Au-delà, dans quels lieux du récit, par quels jeux scéniques le comique advient-il ? À quels procédés comiques a-t-elle recours ? Quels registres du comique (le risible, le grotesque, le farcesque, le burlesque, le drôle, l’ironique, le plaisant, etc.) privilégie-t-elle ? Quel(s) usage(s) fait-elle de l’autodérision, en particulier dans Histoire de ma vie (évoquant son enfance, elle raille sa « petite cervelle ») et dans sa correspondance (dans une lettre de 1831, elle ironise sur sa « persévérance de chien » lorsqu’elle tente de percer dans la presse) ?

Munis de ces outils, on sera en droit d’interroger – dans son théâtre et ses romans autant que dans son autobiographie et sa correspondance – les usages idéologiques du comique sandien. S’il apparaît de prime abord comme un antidote à la violence de l’histoire (« la politique est une comédie en ce moment », lit-on dans une lettre à Flaubert de décembre 1875), il est également un moyen de la questionner et de la penser. Sur ce plan, il y aurait chez George Sand une force d’élucidation ainsi qu’une fonction critique du comique. Dans Mauprat, le grotesque mais touchant Marcasse est si pénétré des idées révolutionnaires qu’il pense que la révolution américaine va apporter comme par magie en France le flambeau de la liberté. Cette interprétation cocasse permet de questionner l’articulation rugueuse entre l’histoire rêvée et l’histoire telle qu’elle se fait. En raillant affectueusement une lecture irénique de l’histoire, Sand se prémunit contre l’aveuglement auquel sa foi en l’idéal pourrait la mener. Le comique permet donc de penser l’histoire avec une finesse dont le discours sérieux est parfois dépourvu.

L’efficacité politique et sociale du rire réside dans sa capacité à impliquer le lecteur. Si le comique exclut (on rit de), il construit aussi une solidarité (on rit avec). Dans quelle mesure cette société choisie que forment les spectateurs du théâtre de Nohant et les lecteurs de ses romans, cette association de rieurs en forme de happy few (en octobre 1867, incitant Flaubert à venir à Nohant, elle lui vante les lieux en ces termes : « une fois ici, on rit entre soi comme de bons ours »), remédient-elles aux apories de l’histoire ? En quoi cette nouvelle communauté permet-elle de réparer une communauté sociale disloquée ?

Les propositions pourront porter sur les objets d’étude suivants (liste non exhaustive) :

Les sources du comique sandien

Comique de gestes, comique de situation, comique de langage

La comédie

Les mécanismes linguistiques du comique (déplacement, répétition, inversion, etc.)

Stylistique du comique sandien

Comique et récit

Le cadre énonciatif du comique (personnage, narrateur, auteure)

Le personnage comique

Lieux et espaces du comique

Les différences de déploiement du comique chez Sand dramaturge et Sand romancière

Le comique et le jeu

Comique et histoire, rire et idéologie

Comique et écriture de soi

Sand rieuse ou… risible ? (les caricatures, par exemple)

La réception du comique sandien

Le mot d’esprit, l’aphorisme, le calembour

L’autodérision

L’ironie

Le farcesque, le burlesque, le grotesque, le bouffon

Le nonsense

La satire

La gaieté

L’humour

Le comique sandien à la lumière des réflexions théoriques sur le comique chez Baudelaire, Bergson, Freud, Charles Mauron, Alain Vaillant…

Sociocritique du comique sandien

Psychocritique du comique sandien



Seront privilégiées pour ce colloque les communications qui, dépassant la simple étude ponctuelle de cas, proposeront des parcours synthétiques à l’intérieur de l’œuvre, pour y explorer la permanence d’une forme, d’un ton, d’un registre, ou aider à définir des lieux ou des moments comiques sandiens. Les propositions, sous la forme d’un titre et d’un résumé de 1500 signes ainsi que d’une brève présentation personnelle, sont à adresser à olivier.bara@univ-lyon2.fr et francois.kerlouegan@univ-lyon2.fr avant le 1er mars 2018. Les articles issus des communications devront être envoyés, en vue d’une publication rapide des actes, dans le mois suivant le colloque.

RESPONSABLE : Olivier Bara et François Kerlouégan
URL DE RÉFÉRENCEhttp://ihrim.ens-lyon.fr/
ADRESSEUniversité Lyon 2


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Colloque international 2018 à Lyon : George Sand comique

2018年10月18日 | 手帳・覚え書き



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George Sand, la libre-penseuse

2018年10月17日 | 手帳・覚え書き


Libre-penseuse, féministe avant l’heure et socialiste par conviction, George Sand (1804-1876) ne peut être réduite à ses amours tumultueuses avec Musset et Chopin, ou à la « bonne dame de Nohant ». Les extraits proposés dans ce hors-série permettent de prendre la mesure d’une œuvre considérable, accompagnés d’un entretien avec Michelle Perrot, de critiques et d’hommages, signés Baudelaire, Flaubert ou Sagan…


Née à Paris en 1804, Aurore Dupin, devenue « George Sand » à l’occasion de la publication de son premier roman, Indiana, en 1832, n’est plus aujourd’hui réduite à ses amours tumultueuses ou à quelque image de « bonne dame » que le temps aurait assagie. Son œuvre ne se trouve plus limitée aux romans champêtres et leur lecture réservée aux enfants. Le temps a débarrassé l’œuvre et la vie des attaques et caricatures innombrables dont elles ont longtemps fait l’objet.
Comme Victor Hugo, George Sand occupe la scène littéraire pendant près d’un demi-siècle.

Comme lui, au nom de l’égalité, elle prend la défense du peuple, des paysans surtout, et affiche toute sa vie de fortes convictions socialistes et républicaines. L’œuvre qu’elle laisse est considérable : plus de soixante-dix romans, des contes et des nouvelles en nombre, une autobiographie monumentale, une vingtaine de pièces de théâtre, des essais, des récits de voyages, des centaines d’articles publiés dans les grands journaux et revues auxquels s’ajoute une correspondance comptant près de vingt-cinq mille lettres.


https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/07/06/george-sand-la-libre-penseuse_5327311_3246.html
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