西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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3 マニー亭 Aline Alquier/Catherine Masson Cavanes

2020年09月06日 | 覚え書き

*Aline Alquier :"Quand George Sand dînait au Magny et Catherine Masson,  deux éminentes sandiennes, nous ont révélé ses impressions, dans les lettres et agenda de George Sand, l'évocation de ses premiers dîners Magny  

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/03/09/paris-disparu-restaurant-magny.html

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"George Sand – Gustave Flaubert, Echanges Epistolaires" Catherine MASSON

La rencontre Flaubert-Sand

George Sand a participé à la révolution de 1848. Elle a même fait partie du gouvernement provisoire. Les hommes de 1848 sont Louis Blanc, Ledru-Rollin et tous les amis socialistes de Sand.

Le restaurant Magny avait ouvert ses portes en 1842 au No 3 de la rue Contrescarpe Dauphine, aujourd’hui rue Mazet dans le sixième arrondissement de Paris.

« A l’origine de la fondation du Repas Magny on trouve le Dr François Veyne qui soigne écrivains et artistes. A l’automne 1862 il propose à son client et ami Sainte-Beuve d’organiser des soirées afin d’arracher à un état dépressif (…) le dessinateur Paul Gavarni. » (Alquier, 33) George Sand connaissait bien le patron Magny et venait dîner au restaurant.

Comme elle le mentionne dans sa correspondance et dans ses agendas, elle avait attendu trois ans avant d’accepter l’invitation de ses collègues masculins. Elle fut la seule femme à participer à ses fameux dîners où l’on parle de littérature, de religion, de politique, d’expériences amoureuses et sexuelles, etc. Dans une lettre du 12 février 1866 à son fils, George Sand évoque son premier soir chez Magny :

      « J’ai dîné aujourd’hui pour la première fois chez Magny avec mes petits camarades, le  dîner mensuel fondé par Sainte-Beuve. Il y avait Gautier, [le critique] Saint-Victor, Flaubert et son très grand ami Bouilhet, Sainte-Beuve, Berthelot, le fameux chimiste et les Goncourt. Taine et Renan n’y étaient pas, nous n’étions que 12. J’ai été reçue à bras ouverts. Il y a trois ans qu’on m’invite. Je me suis décidée aujourd’hui à y aller seule, ce qui tranche la question. Je ne voulais être amenée par personne. Ils ont tous beaucoup d’esprit,mais du paradoxe et de l’amour-propre excepté Berthelot et Flaubert qui ne parlent pas d’eux-mêmes. »

Dans son agenda, elle ajoute :

« Ils ont été très brillants, sauf le grand savant Berthelot qui seul a été, je crois, raisonnable. Gautier, toujours éblouissant et paradoxal ; Saint-Victor charmant et distingué ; Flaubert, passionné, est plus sympathique à moi que les autres. Pourquoi ? Je ne sais pas encore. Les Goncourt, trop d’aplomb, surtout le jeune qui a beaucoup d’esprit, mais qui tient trop tête à ses grands oncles. Le plus fort en paroles et en grand sens avec autant d’esprit que qui que ce soit, est encore l’oncle Beuve comme on l’appelle là (…) On paye dix francs par tête ; le dîner est médiocre. On fume beaucoup ; on parle en criant à tue-tête, et chacun s’en va quand il veut ». Voici le compte-rendu que les Goncourt font de cette soirée

: « Mme Sand vient aujourd’hui dîner chez Magny. Elle est là, à côté de moi, avec sa belle et charmante tête, dans laquelle, avec l’âge, s’accuse, de jour en jour, un peu plus le type de la mulâtresse. Elle regarde le monde d’un air intimidé, jetant dans l’oreille de Flaubert : ‘il n’y a que vous ici qui ne me gêniez pas !’ Elle écoute, ne parle pas, a une larme pour une pièce en vers de Hugo, à l’endroit de la sentimentalité fausse de la pièce… Ce qui me frappe chez la femme-écrivain, c’est la délicatesse merveilleuse de petites mains, perdues, presque dissimulées dans des manchettes de dentelle. »(voir www.academie-goncourt.fr/cr-testament) Dîner chez Magny…Ces trois mots évoquant un petit restaurant parisien de la Rive gauche, depuis longtemps disparu, reviennent à maintes reprises dans les lettres et journaux intimes de la plupart des grands romanciers, critiques, historiens et savants français du XIXe siècle. C’est quelquefois un repas solitaire qui y est noté (…) mais le plus souvent il s’agit d’une des réunions bimensuelles qui, au cours des années 1860, réunissent au Restaurant Magny un groupe de personnalités remarquables du Second Empire. Les écrivains de l’époque qui ne sont pas invités à ces « Dîners Magny » les condamnent pour leur prétendu athéisme et l’impétueux critique catholique Barbey d’Aurevilly tonne contre « les fameux dîners qu’on fait au restaurant Magny contre Dieu ». Mais en fait le seul point commun qui réunit chez Magny ces hommes de lettres et ces savants est leur goût pour une société agréable et pour des franches discussions. (Baldick.11)

Pour plus d’informations :

Robert Baldick, Les Dîners Magny, Paris, Denoël, 1972. Aline Alquier, « Quand George Sand dînait au Magny, le ‘Trois étoiles’ des lettrés… », Les Amis de George Sand, No 6, 1985, 32-37. Le Journal des Frères Goncourt.

https://liberalarts.utexas.edu/france-ut/_files/pdf/resources/Beauclair.pdf

ルイーズ・コレ Il essaie tout autant d'exhorte Louise Colet (sa maîtresse pendant un temps qu'il dénigrera 中傷するけなすaprès leur rupture au point de parvenir à mettre son oeuvre dans l'ombre) à s'affranchir開放するde l'asservissement à l'écriture femelle (c'est à dire lyrique). « Ta seconde faiblesse c'est le vague, la tendromanie féminine. Il ne faut pas quand on est arrivé à ton degré que le linge sente le lait (…) rentre, resserre, comprime les seins de ton coeur, qu'on y voie des muscles et non une glande. Toutes tes oeuvres,jusqu'à présent, à la manière de Mélusine (femme par en haut et serpent par en bas), n'étaient belles que jusqu'à certaine place, et puis le reste traînait en replis mous » (XIII, 327, 13/14-4-53).

« O femme ! Femme, sois-le donc moins, ne le sois qu'au lit ! » (XIII, 232, 4-9-52)

Un écrivain qui s'adonne au lyrisme appartient pour Flaubert à la catégorie femelle et sombre inéluctablement dans une écriture lâche, molle, sans structure définie, qui n'est qu'un reflet de la carence au niveau du projet littéraire. En condamnant le style efféminé d'un poète romantique par exemple, c'est donc l’œuvre jusque dans son noyau qu'il attaque.
"Musset est avec Lamartine l'écrivain le plus embourbé dans une fausse conception de l'art, qui va de la conviction qu'il suffit de souffrir pour chanter à l'usage imprécis des mots et d'une syntaxe lâche" (XIII, 213, 26-27-6-52).
C'est en abjurant la féminité qu'il devient possible de faire œuvre de littérature.

A lire aussi:
Le problème avec la Bovary et ses descendantes… (de Flaubert à S. Divry, L.Slimani, Reinhardt…)

« Les femmes qui lisent sont dangereuses » : malaise masculin, invention de « l’hystérique » et du « bovarysme »
Sources : Gustave Flaubert, critique: thèmes et structures de Claire-Lise Tondeur

7 | 2017 : Figures littéraires de la haine Revue italienne d’études françaises

抜粋 La misogynie littéraire. Le cas Sand

Silvia Lorusso

Résumé

La misogynie littéraire, un sous-type de la misogynie en général, est un phénomène ancien. Dans sa forme la plus moderne elle trouve ses racines dans la pensée rousseauiste. Cet article essaie d’illustrer trois causes pouvant fonder une telle haine : d’abord une motivation sociale (la femme doit être l’ange du foyer domestique) ; une deuxième raisonqui relèverait du domaine de la morale (les romans des femmes auteurs sont trop passionnels) ; et une troisième, sexiste celle-ci (« le génie est mâle »). Tels sont les motifs qui semblent à la base de la rancune du monde littéraire contre George Sand, femme trop libre et auteure de renom. Voilà pourquoi, plus que toute autre, elle a suscité une haine violente de la part de plusieurs écrivains et critiques plus ou moins illustres.

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Mots-clés :Sand (George)misogyniebas-bleushainecritique littéraire du XIXe sièclerhétoriqued’Aurevilly (Jules Amédée Barbey)

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Bien connue est aussi la misogynie de Baudelaire qui explose, comme on le verra, dans ses attaques célèbres contre George Sand. Le poète avait donné une place toute particulière à la misogynie spécifiquement littéraire, ainsi que le montre ce passage des Conseils aux jeunes littérateurs :

  • Je suis obligé de ranger dans la classe des femmes dangereuses aux gens de lettres, la femme honnête, le bas-bleu et l’actrice ; – la femme honnête, parce qu’elle appartient nécessairement à deux hommes et qu’elle est une médiocre pâture pour l’âme despotique d’un poète ; – le bas-bleu, parce que c’est un homme manqué ; l’actrice, parce qu’elle est frottée de littérature et qu’elle parle argot.13
  • Baudelaire, Des Maîtresses, dans Conseils aux jeunes littérateurs, dansCritique littéraire, dans Œuvres Complètes, vol. II, éd. C. Pichois, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, p. 19 (Première publication dans l’Esprit public, 15 avril 1846).
  • 8 
  • À noter, par ailleurs, que Sainte-Beuve avait écrit de même : « La femme qui
  • se fait auteur, si distinguée qu’elle soit, et même plus elle l’est, perd son
  • principal charme qui est d’être à un et non pas à tous »14.
  1. C. A. de Sainte-Beuve, Mes Poisons, préface de P. Drachine, Paris, Corti, « Collection Romantique », 1988, p. 242 (notes CLXXI et CLXXII des Notes et Pensées). Sainte-Beuve a écrit plusieurs fois sur George Sand. Il fait alterner sympathie et admiration (dans les articles publics) et dureté (dans ses pensées privées). Cf. Ibid., p. 114-166; les articles sur IndianaValentineLéliaId., « Indiana par George Sand », dans Le National, 5 octobre 1832 ; Id., « Valentine, par George Sand, auteur d’Indiana », dans Le National, 31 décembre 1832 ; Id., « Leila », dansLe National, 29 septembre 1833 (articles toujours repris dans ses Critiques et portraits littéraires et/ou dans Portraits contemporains) ; Id., l’article sur « La Mare au Diable, La petite Fadette, François le Champi », dans Le Constitutionnel, 18 février 1850 (article repris dans ses Causeries du lundi et Galerie des femmes célèbres).

Si tous deux traitent de la femme auteur, et donnent des conseils en amour, et si l’un et l’autre considèrent comme dangereux l’amour pour une femme auteur, la motivation en est différente. L’accusation que Baudelaire porte contre la femme honnête est à transférer, pour Sainte-Beuve, sur la femme auteur : son incapacité à se concéder à un homme seul.10

Les Goncourt souffriront eux aussi de cette maladie bizarre qui veut que le talent ne puisse pas résider dans un corps féminin. En août 1857, ils écrivent en effet : « Le génie est mâle. L’autopsie de Mme de Staël et de Mme Sand auraient été curieuses : elles doivent avoir une construction un peu hermaphrodite »15. 15 E. et J. de Goncourt, Journal, vol. I, éd. R. Ricatte, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1989, p. 295. (« Du 20 au 26 août 1857 »).

Idée reprise plusieurs années plus tard par Edmond qui, le 8 décembre 1893, remarque être persuadé que « si on avait fait l’autopsie 綿密な検討 死体解剖des femmes ayant un talent original, comme Mme Sand, Mme Viardot, etc., on trouverait chez elles des parties génitales se rapprochant de l’homme, des clitoris un peu parents de nos verges »16. 16 Id., Journal, vol. III, éd. R. Ricatte, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1989, p. 891-892 (« Vendredi 8 décembre 1893 »). Jusqu’à Jean Larnac qui, dans son Histoire de la littérature féminine en France, s’autorise cette sentence : « Les femmes n’ont pleinement réussi que dans la correspondance qui n’est qu’une conversation à distance, la poésie lyrique et le roman confession, qui ne sont qu’un épanchement du cœur »17. . Larnac, Histoire de la littérature féminine en France, Paris, Éditions Kra, « Les documentaires », 1929, p. 257. Larnac consacre le chapitre VIII à l’Époque de George Sand (Ibid., p. 185-218), où Sand est vue comme la femme amoureuse, qui parle toujours d’amout. Ainsi, encore une fois, au cas où l’on arrive à admettre la possibilité qu’une femme écrive, son seul domaine ne peut qu’être celui des sentiments et du cœur.

Dans ce catalogue d’insultes à l’encontre de Sand ne pouvaient manquer celles des Goncourt. Ses fautes sont toujours les mêmes : descendance rousseauiste et sexualité féminine et équivoque. En septembre 1857, ils décrètent : « Génie faux et faux génie, qui descend de Paul et Virginie par l’Astrée. De Mlle de Scudéry à Mme Sand en passant par Mme de Staël, les femmes ont le génie du faux »69. 69 E. et J. de Goncourt, Journal, vol. I, cit., p. 296.

Dix ans après (le 25 mai 1868) ils écriront : « Mme Sand, un sphinx ruminant une vache Apis »70.

70 E. et J. de Goncourt, Journal, vol. II, cit., p. 154 (« 25 mai 1868 »). Sand montrait envers les Goncourt une certaine indulgence dictée par un sentiment de supériorité. Sur les rapports entre les Goncourt et Sand, cf. M. Pinault, « De la bienveillance à la rosserie… George Sand et les Goncourt », dans Barry-Magazine, 16, hiver 1990, p. 47-50. À certaines imprécisions de cet article, Georges Lubin répondait dans G. Lubin, « George Sand et les frères Goncourt : De la rosserie à la bienveillance », dans Barry-Magazine, 18, mai 1991, p. 77.

Le sexe de Sand devient pour tous un problème. La première transgression qu’on lui reproche, c’est celle d’être une femme (qui écrit) ; la deuxième, celle d’être une femme qui vit dans la plus grande liberté sa vie sexuelle ; la troisième transgression enfin, qui me semble être en contradiction avec les deux autres, celle de ne pas être vraiment une femme ! Nous avons déjà vu que pour les Goncourt l’autopsie検視・死体解剖 de Sand aurait été curieuse, elle devait avoir une « construction un peu hermaphrodite »71

71 E. et J. de Goncourt, Journal, vol. I, cit., p. 295.

« Cette femme qui est un grand homme »82, à qui rien n’est permis parce qu’« elle est femme »83. Dans les Mémoires de Dumas, Sand est « ce génie hermaphrodite, qui réunit la vigueur de l’homme à la grâce de la femme ; qui, pareille au sphinx antique, vivante et mystérieuse énigme, s’accroupit aux extrêmes limites de l’art avec un visage de femme, des griffes de lion, des ailes d’aigle »84. Enfin pour Flaubert elle était « du Troisième sexe »85. Pour ces appréciateurs de Sand, son ambiguïté sexuelle devenait une ressource et non pas une négation de sa féminité.

  • 82 Janin, « Mme George Sand », dans A. de Montferrand (dir.), Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises, cit., p. 454-455.

83 Cf. Ibidem.

84 A. Dumas, George Sand (année 1832), dans Id., Mes Mémoires, dans Id., Œuvres complètes, vol. X, Paris, Calmann Lévy, 1884, p. 241-248, p. 242.

85 G. Flaubert et G. Sand, Correspondance, éd. A. Jacobs, Paris, Flammarion, 1992, p. 196 (Lettre du 19 septembre 1868 : « Mais cependant, quelle idée avez-vous donc des femmes, ô vous qui êtes du Troisième sexe ? »).

86 É. Zola, George Sand, dans Id., Documents littéraires. Études et portraits, Paris, Charpentier, 1881, p. 195-240, p. 210. L’article avait été publié pour la première fois dans Le Messager de l’Europe, en 1876. Cf. M. Reid, Zola lecteur de Sand, dans Id., Signer Sand. L’œuvre et le nom, Paris, Belin, 2003, p. 199-223. Il est évident que par le biais de son nom de plume, de sa façon de s’habiller etc., Sand elle-même jouait sur l’ambiguïté de son genre, ce que montre également sa correspondance. Cf., entre autres, B. Didier, George Sand écrivain. « Un grand fleuve d’Amérique », Paris, PUF, 1998 ; I. H. Naginsky, George Sand. L’écriture ou la vie, Paris, Champion, 1999.

Référence électronique

  • Silvia Lorusso, « La misogynie littéraire. Le cas Sand  », Revue italienne d’études françaises[En ligne], 7 | 2017, mis en ligne le 15 novembre 2017, consulté le 21 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/rief/1473 ; DOI : 10.4000/rief.1473

Sociabilité

Le second versant, nettement moins arpenté, se concerne plutôt sur le phénomène de sociabilité : il s’agit alors, au moyen de correspondance, des journaux intimes ou de tout autre témoignage jugé fiable, de reconstituer les raisons subjectives et objectives qui poussent des acteurs sociaux à se lier dans un cadre particulier, autrement dit de mettre en lumière, dans une perspective socio-anthropologique, l’entité実体存在 humaine dérrière l’instance littéraire.

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  1. S.-T. – Y a-t-il plusieurs époques dans le Journal? Pourquoi avoir arrêté ce tome I en 1857 ? La datation est très relâchée jusqu’en 1855, et on a l’impression que le journal prend vraiment et seulement sa vitesse de croisière à partir de cette date. Impression ou illusion ?

À mon sens, chez les Goncourt, l’activité de collectionneur n’est pas dissociable de celle de diariste : on collectionne des paroles, des portraits d’êtresLe choix du 2 décembre 1851 pour l’entrée inaugurale n’est pas un hasard : c’est également celle du coup d’État sur lequel le texte pose un regard distant et ironique. Il y a de l’ironie à commencer un journal intime quand le pays est victime d’un coup d’État. L’écriture diariste apparaît ici comme un acte de dissidence 意見の相違・離脱・反逆 et le retrait dans le journal comme le choix d’un exil symbolique et critique. Nous avons arrêté le premier tome en 1857 parce que c’est le moment où l’on entre dans les échanges littéraires, où des relations se créent avec les milieux littéraires. En 1858, la mutation s’est accomplie : les Goncourt se voient désormais comme appartenant au monde des Lettres, ils ne sont plus à la marge, la rupture avec la bohème est sur le point de s’accomplir. Après 1870, et consécutivement aussi à la mort de Jules, le Journal change progressivement. Il ne va plus être ponctué par des aphorismes, et les proses poétiques ne sont plus de la même nature. Elles deviennent nostalgiques, évocation d’un temps passé. L’humour se fait plus rare, la rosserie cesse souvent d’être spirituelle. Cela ne signifie pas qu’Edmond a moins de brio妙技いき que son frère, mais on peut penser que l’écriture duelle constituait une sorte d’entraînement à la causticité et qu’elle est productrice d’ironie, de brillance, de verve, de bons mots. Par ailleurs, à partir d’un certain moment, Edmond veut apparaître comme le patriarche  des Lettres, et la construction préposthume de cette figure infléchit 曲げるle style du Journal.

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