« Le monde naît, Homère chante. C’est l’oiseau de cette aurore. »
Victor Hugo, préface de Cromwell, 1827.
Corinne Saminadayar-Perrin, « La littérature au corps. Histoire de ma vie de George Sand »,
Fabula / Les colloques, Écrivains en performances,
URL : http://www.fabula.org/colloques/document6393.php, page consultée le 22 juin 2021.
« Il s’agissait de délivrer la victime. Il y avait quelque part une prisonnière, on disait même plusieurs, enfermées dans un réduit impénétrable, soit cellule cachée et murée dans l’épaisseur des murailles, soit cachot situé sous les voûtes des immenses souterrains […] Ces souterrains étaient la clef d’un monde de ténèbres, de terreurs, de mystères, un immense abîme creusé sous nos pieds, fermé de portes de fer, et dont l’exploration était aussi périlleuse que la descente aux enfers d’Énée ou de Dante » (Histoire de ma vie, op. cit., t. 1, p. 527 – la fin de la séquence lie le scénario de roman noir et la littérature de haute légitimité : comme Dante, Sand sortira poète de ses odyssées nocturnes).
La littérature se projette sur écran : « Peu à peu, je perdais le sens des phrases que disait ma mère […] Des images se dessinaient devant moi et venaient se fixer sur l’écran vert […] Tout le monde fantastique de mes contes devenait sensible, évident, et je m’y perdais avec délices » (Histoire de ma vie, op. cit., t. 1, p. 250-251).
« Il avait mille fois moins de talent pour écrire que Balzac ; mais comme il en avait mille fois plus pour déduire ses idées par la parole, ce qu’il racontait admirablement paraissait admirable, tandis que ce que Balzac racontait d’une manière souvent impossible, ne représentait souvent qu’une œuvre impossible. Mais quand l’ouvrage de Delatouche était imprimé, on y cherchait en vain le charme et la beauté de ce qu’on avait entendu, et on avait la surprise contraire en lisant Balzac » (Histoire de ma vie, op. cit., t. 2, p. 362).
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