西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
本ブログ記事の無断転載および無断引用をお断りします。
 

Femmes@Tokyo 日仏女性をめぐるイベント

2010年02月12日 | 女性文学・女性
フランス大使館および日経新聞の共催により下記のような大々的なイヴェントが開催されます。

フランス大使館、CulturesFrance(仏文化交流機関)と日本経済新聞社は、国連が制定した「国際女性の日」(3月8日)を中心に、2月27日[土]から4月3日[土]まで約1か月間にわたり、「Femmes@Tokyo」(ファム(フランス語で女性の意)@トウキョウ)を開催します。
この期間に日本とフランスを代表する第一線で活躍する女性作家たちによるディスカッション「女たちのダイアログ」、愛して、生きる女性をテーマにした映画特別上映「女たちの記憶」、世界50ヶ国の女性たちの生き生きとした姿をとらえたアートイベント「地球に生きる女性たち ティトゥアン・ラマズー展」、感性の目覚めをテーマにした「ヴァイオリンとトークの夕べ」などさまざまな催しが、大手町・丸の内地区で繰り広げられます。
わたしたちの社会は今大きく変化し、それにともない現代社会における女性のあり方も変わりつつあります。日本とフランス双方の視点からこの新しい女性像に焦点を当て、われわれが直面する社会・文化の課題を国際的な枠組みで話し合い、情報発信することは、これからの文化や社会、さらに政治・経済の方向性を読み解く上でも大きな意義があります。多くのアーティストや活動家たちは21世紀の社会における女性の重要性を主張しています。そしてこのテーマは国境を越えてすべての女性に関わるものです。一人でも多くの「私」にこのイベントに参加していただきたいと願っています。

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パリのブルジョワ社会における「主婦」

2010年02月11日 | 女性文学・女性
日仏女性研究学会(日仏女性資料センター)の会員でいらして「女性作家を読む」研究会会員の松田祐子氏の講演会が開催されます。奮ってご参加くださいますよう、ご案内いたします。

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講演会 (入場無料)
日時:2010年3月13日(土)14:00~16:00
会場:日仏会館 501会議室(恵比寿駅より徒歩10分)
講師:松田祐子氏 (大阪樟蔭女子大学非常勤講師)

"パリのブルジョワ社会における「主婦」の誕生 -100年前の新聞・雑誌から読み解く- "
“La naissance des ménagères dans la bourgeoisie parisienne.”

ベル・エポックのころ、フランスの新聞・雑誌は飛躍的に発展しました。そこに書かれた記事や写真から、大量消費時代を迎えた パリのブルジョワ女性の「幸せ」の新しい形を見る ことができます。彼女たちの結婚、子育て、家事、家政といった日常生活はどのようなものだったのでしょうか。

日仏図書館情報学会主催
共催:日仏女性研究学会

アクセスお問い合わせ
日仏図書館情報学会

〒150-0013東京都渋谷区恵比寿3?9?25
日仏会館内

Tel:03-5421-7643
Fax:03-5421-7653

照会:我妻
E-mail: mafemme2@gmail.com

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松田祐子著
『主婦になったパリのブルジョワ女性たちー
100年前の新聞・雑誌から読み解く』
大阪大学出版会 (2009/7/21)

内容紹介
エレガントに、堅実に
時代の流れのなかで、女性たちの「幸せ」が変化する

19世紀末から20世紀初頭のパリ・ブルジョワ女性の日常生活を、結婚・子育て・家事・家政という4つのテーマに即して描きながら、家事と家計を担い、妻・母としての役割を果たす「主婦」像が形成された歴史的背景を当時の雑誌記事とともに解明する。彼女たちの意識や行動が、現代日本の女性たちの生き方に大きな影響を与えていることを示し、その根底に流れる女性の生き方の問題について考える。
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MAITRES SONNEURS AU CHATEAU D’ARS

2010年02月09日 | 旅と文学
35ÈMES RENCONTRES INTERNATIONALES DE LUTHIERS ET MAÎTRES SONNEURS AU CHÂTEAU D’ARS
DU JEUDI 15 AU DIMANCHE 18 JUILLET 2010
Festival de Musiques et Danses Traditionnelles

Le Château d’Ars, au pays de George Sand, accueille, dans son parc, ce qui est devenu, au fil des ans, le premier festival européen de musiques traditionnelles, avec son Salon de Lutherie unique en son genre, et ses quelque 35 000 entrées.

Côté programmation, concerts et bals sont proposés, donnant à entendre la diversité et la modernité des musiques traditionnelles.

http://www.pays-george-sand.com/33-emes-Rencontres-Internationales

Renseignements Comité George Sand
Tél. : 02 54 48 60 60 - www.rencontresdeluthiers.org
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"Maitres sonneurs" George Sand
Descriptions du produit
Quatrième de couverture
Né du drame de 48, Les Maîtres Sonneurs est celui des romans champêtres qui évoque avec le plus d'ampleur les trésors des sociétés rurales, leurs croyances occultes, leurs rites d'initiation, leurs traditions secrètes. Deux pays, deux cultures : le Berry et le Bourbonnais, le chêne et l'épi, la plaine et la forêt. Ici la sagesse des paysans de la Vallée Noire, là, chez les "bûcheux" et les muletiers de Combrailles, le don de l'imaginaire et le risque du rêve. Roman de l'une de ces corporations itinérantes, celle des joueurs de cornemuse, jadis constituées en associations quasi maçonniques, Les Maîtres Sonneurs disent aussi l'histoire d'un pauvre enfant du plat pays, Joset "l'ébervigé", l'Idiot dont la musique des sonneurs de la forêt fera un Elu, l'incarnation même du génie populaire.

Détails sur le produit
Poche: 527 pages
Editeur : Editions Flammarion (5 octobre 1979)
Collection : Folio
Langue : Français
ISBN-10: 2070371395
ISBN-13: 978-2070371396
Moyenne des commentaires client : 5.0 étoiles sur 5 V
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CE QUE DISENT LES FLEURS (Sand ) 3

2010年02月05日 | サンド研究
» Tout à coup un parfum passa en moi comme par une aspiration inconnue à mes organes, et, surpris d'une sensation si nouvelle, je m'arrêtai pour m'en rendre compte. Je vis alors pour la première fois un être qui était apparu sur la terre en mon absence, un être frais, délicat, imperceptible, la rose !
» Je fondis sur elle pour l'écraser. Elle plia, se coucha sur l'herbe et me dit :
» - Prends pitié ! je suis si belle et si douce ! respire-moi, tu m'épargneras.
» Je la respirai et une ivresse soudaine abattit ma fureur. Je me couchai sur l'herbe et je m'endormis auprès d'elle.
» Quand je m'éveillai, la rose s'était relevée et se balançait mollement, bercée par mon haleine apaisée.
» - Sois mon ami, me dit-elle. Ne me quitte plus. Quand tes ailes terribles sont pliées, je t'aime et te trouve beau. Sans doute tu es le roi de la forêt. Ton souffle adouci est un chant délicieux. Reste avec moi, ou prends-moi avec toi, afin que j'aille voir de plus près le soleil et les nuages.
» Je mis la rose dans mon sein et je m'envolai avec elle. Mais bientôt il me sembla qu'elle se flétrissait ; alanguie, elle ne pouvait plus me parler ; son parfum, cependant, continuait à me charmer, et moi, craignant de l'anéantir, je volais doucement, je caressais la cime des arbres, j'évitais le moindre choc. Je remontai ainsi avec précaution jusqu'au palais de nuées sombres où m'attendait mon père.
» - Que veux-tu ? me dit-il, et pourquoi as-tu laissé debout cette forêt que je vois encore sur les rivages de l'Inde ? Retourne l'exterminer au plus vite.
» - Oui, répondis-je en lui montrant la rose, mais laisse-moi te confier ce trésor que je veux sauver.
» - Sauver ! s'écria-t-il en rugissant de colère ; tu veux sauver quelque chose ?
» Et, d'un souffle, il arracha de ma main la rose, qui disparut dans l'espace en semant ses pétales flétries.
» Je m'élançai pour ressaisir au moins un vestige ; mais le roi, irrité et implacable, me saisit à mon tour, me coucha, la poitrine sur mon genou, et, avec violence, m'arracha mes ailes, dont les plumes allèrent dans l'espace rejoindre les feuilles dispersées de la rose.
» - Misérable enfant, me dit-il, tu as connu la pitié, tu n'es plus mon fils. Va-t'en rejoindre sur la terre le funeste esprit de la vie qui me brave, nous verrons s'il fera de toi quelque chose, à présent que, grâce à moi, tu n'es plus rien.
«Et, me lançant dans les abîmes du vide, il m'oublia à jamais.
» Je roulai jusqu'à la clairière et me trouvai anéanti à côté de la rose, plus riante et plus embaumée que jamais.
» - Quel est ce prodige ? Je te croyais morte et je te pleurais. As-tu le don de renaître après la mort ?
» - Oui, répondit-elle, comme toutes les créatures que l'esprit de vie féconde. Vois ces boutons qui m'environnent. Ce soir, j'aurai perdu mon éclat et je travaillerai à mon renouvellement, tandis que mes sœurs te charmeront de leur beauté et te verseront les parfums de leur journée de fête. Reste avec nous ; n'es-tu pas notre compagnon et notre ami ?
» J'étais si humilié de ma déchéance, que j'arrosais de mes larmes cette terre à laquelle je me sentais à jamais rivé. L'esprit de la vie sentit mes pleurs et s'en émut. Il m'apparut sous la forme d'un ange radieux et me dit :
» - Tu as connu la pitié, tu as eu pitié de la rose, je veux avoir pitié de toi. Ton père est puissant, mais je le suis plus que lui, car il peut détruire et, moi, je peux créer.
» En parlant ainsi, l'être brillant me toucha et mon corps devint celui d'un bel enfant avec un visage semblable au coloris de la rose. Des ailes de papillon sortirent de mes épaules et je me mis à voltiger avec délices.
» - Reste avec les fleurs, sous le frais abri des forêts, me dit la fée. A présent, ces dômes de verdure te cacheront et te protégeront. Plus tard, quand j'aurai vaincu la rage des éléments, tu pourras parcourir la terre, où tu seras béni par les hommes et chanté par les poètes. - Quant à toi, rose charmante qui, la première as su désarmer la fureur par la beauté, sois le signe de la future réconciliation des forces aujourd'hui ennemies de la nature. Tu seras aussi l'enseignement des races futures, car ces races civilisées voudront faire servir toutes choses à leurs besoins. Mes dons les plus précieux, la grâce, la douceur et la beauté risqueront de leur sembler d'une moindre valeur que la richesse et la force. Apprends-leur, aimable rose, que la plus grande et la plus légitime puissance est celle qui charme et réconcilie. Je te donne ici un titre que les siècles futurs n'oseront pas t'ôter. Je te proclame reine des fleurs ; les royautés que j'institue sont divines et n'ont qu'un moyen d'action, le charme.
» Depuis ce jour, j'ai vécu en paix avec le ciel, chéri des hommes, des animaux et des plantes ; ma libre et divine origine me laisse le choix de résider où il me plaît mais je suis trop l'ami de la terre et le serviteur de la vie à laquelle mon souffle bienfaisant contribue, pour quitter cette terre chérie où mon premier et éternel amour me retient. Oui mes chères petites, je suis le fidèle amant de la rose et par conséquent votre frère et votre ami».
- En ce cas, s'écrièrent toutes les petites roses de l'églantier, donne-nous le bal et réjouissons-nous en chantant les louanges de madame la reine, la rose à cent feuilles de l'Orient.
Le zéphyr agita ses jolies ailes et ce fut au-dessus de ma tête une danse effrénée, accompagnée de frôlements de branches et de claquement de feuilles en guise de timbales et de castagnettes : il arriva bien à quelques petites folles de déchirer leur robe de bal et de semer leurs pétales dans mes cheveux ; mais elles n'y firent pas attention et dansèrent de plus belle en chantant :
- Vive la belle rose dont la douceur a vaincu le fils des orages ! vive le bon zéphyr qui est resté l'ami des fleurs !
Quand je racontai à mon précepteur ce que j'avais entendu, il déclara que j'étais malade et qu'il fallait m'administrer un purgatif. Mais ma grand'mère m'en préserva en lui disant :
- Je vous plains si vous n'avez jamais entendu ce que disent les roses. Quant à moi, je regrette le temps où je l'entendais. C'est une faculté de l'enfance. Prenez garde de confondre les facultés avec les maladies !
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CE QUE DISENT LES FLEURS (Sand )2

2010年02月04日 | サンドの作品など
- Voyons donc, me disais-je, si les plantes rustiques ont plus de bon sens que ces péronnelles cultivées, qui en recevant de nous une beauté d'emprunt, semblent avoir pris nos préjugés et nos travers.
Je me glissai dans l'ombre de la haie touffue, me dirigeant vers la prairie ; je voulais savoir si les spirées qu'on appelle reine des prés avaient aussi de l'orgueil et de l'envie. Mais je m'arrêtai auprès d'un grand églantier dont toutes les fleurs parlaient ensemble.
- Tâchons de savoir, pensai-je, si la rose sauvage dénigre la rose à cent feuilles et méprise la rose pompon.
Il faut vous dire que, dans mon enfance, on n'avait pas créé toutes ces variétés de roses que les jardiniers savants ont réussi à produire depuis, par la greffe et les semis. La nature n'en était pas plus pauvre pour cela. Nos buissons étaient remplis de variétés nombreuses de roses à l'état rustique : la canina, ainsi nommée parce qu'on la croyait un remède contre la morsure des chiens enragés ; la rose canelle, la musquée, la rubiginosa ou rouillée, qui est une des plus jolies ; la rose pimprenelle, la tomentosa ou cotonneuse, la rose alpine, etc., etc. Puis, dans les jardins nous avions des espèces charmantes à peu près perdues aujourd'hui, une panachée rouge et blanc qui n'était pas très fournie en pétales, mais qui montrait sa couronne d'étamines d'un beau jaune vif et qui avait le parfum de la bergamotte. Elle était rustique au possible, ne craignant ni les étés secs ni les hivers rudes ; la rose pompon, grand et petit modèle, qui est devenue excessivement rare ; la petite rose de mai, la plus précoce et peut-être la plus parfumée de toutes, qu'on demanderait en vain aujourd'hui dans le commerce, la rose de Damas ou de Provins que nous savions utiliser et qu'on est obligé, à présent, de demander au midi de la France ; enfin, la rose à cent feuilles ou, pour mieux dire, à cent pétales, dont la patrie est inconnue et que l'on attribue généralement à la culture.
C'est cette rose centifolia qui était alors, pour moi comme pour tout le monde, l'idéal de la rose, et je n'étais pas persuadée, comme l'était mon précepteur, qu'elle fût un monstre dû à la science des jardiniers. Je lisais dans mes poètes que la rose était de toute antiquité le type de la beauté et du parfum. A coup sûr, ils ne connaissaient pas nos roses thé qui ne sentent plus la rose, et toutes ces variétés charmantes qui, de nos jours, ont diversifié à l'infini, mais en l'altérant essentiellement, le vrai type de la rose. On m'enseignait alors la botanique. Je n'y mordais qu'à ma façon. J'avais l'odorat fin et je voulais que le parfum fût un des caractères essentiels de la plante ; mon professeur, qui prenait du tabac, ne m'accordait pas ce critérium de classification. Il ne sentait plus que le tabac, et, quand il flairait une autre plante, il lui communiquait des propriétés sternutatoires tout à fait avilissantes. J'écoutai donc de toutes mes oreilles ce que disaient les églantiers au-dessus de ma tête, car, dès les premiers mots que je pus saisir, je vis qu'ils parlaient des origines de la rose.
- Reste ici, doux zéphyr, disaient-ils, nous sommes fleuris. Les belles roses du parterre dorment encore dans leurs boutons verts. Vois, nous sommes fraîches et riantes, et, si tu nous berces un peu, nous allons répandre des parfums aussi suaves que ceux de notre illustre reine.
J'entendis alors le zéphyr qui disait :
- Taisez-vous, vous n'êtes que des enfants du Nord. Je veux bien causer un instant avec vous, mais n'ayez pas l'orgueil de vous égaler à la reine des fleurs.
- Cher zéphyr, nous la respectons et nous l'adorons, répondirent les fleurs de l'églantier ; nous savons comme les autres fleurs du jardin en sont jalouses. Elles prétendent qu'elle n'est rien de plus que nous, qu'elle est fille de l'églantier et ne doit sa beauté qu'à la greffe et à la culture. Nous sommes des ignorantes et ne savons pas répondre. Dis-nous, toi qui es plus ancien que nous sur la terre, si tu connais la véritable origine de la rose.
- Je vous la dirai, car c'est ma propre histoire ; écoutez-la, et ne l'oubliez jamais.
Et le zéphyr raconta ceci :
- Au temps où les êtres et les choses de l'univers parlaient encore la langue des dieux, j'étais le fils aîné du roi des orages. Mes ailes noires touchaient les deux extrémités des plus vastes horizons, ma chevelure immense s'emmêlait aux nuages. Mon aspect était épouvantable et sublime, j'avais le pouvoir de rassembler les nuées du couchant et de les étendre comme un voile impénétrable entre la terre et le soleil.
» Longtemps je régnai avec mon père et mes frères sur la planète inféconde. Notre mission était de détruire et de bouleverser. Mes frères et moi, déchaînés sur tous les points de ce misérable petit monde, nous semblions ne devoir jamais permettre à la vie de paraître sur cette scorie informe que nous appelons aujourd'hui la terre des vivants. J'étais le plus robuste et le plus furieux de tous. Quand le roi mon père était las, il s'étendait sur le sommet des nuées et se reposait sur moi du soin de continuer l'œuvre de l'implacable destruction. Mais, au sein de cette terre, inerte encore, s'agitait un esprit, une divinité puissante, l'esprit de la vie, qui voulait être, et qui, brisant les montagnes, comblant les mers, entassant les poussières, se mit un jour à surgir de toutes parts. Nos efforts redoublèrent et ne servirent qu'à hâter l'éclosion d'une foule d'êtres qui nous échappaient par leur petitesse ou nous résistaient par leur faiblesse même ; d'humbles plantes flexibles, de minces coquillages flottants prenaient place sur la croûte encore tiède de l'écorce terrestre, dans les limons, dans les eaux, dans les détritus de tout genre. Nous roulions en vain les flots furieux sur ces créations ébauchées. La vie naissait et apparaissait sans cesse sous des formes nouvelles, comme si le génie patient et inventif de la création eût résolu d'adapter les organes et les besoins de tous les êtres au milieu tourmenté que nous leur faisions.
» Nous commencions à nous lasser de cette résistance passive en apparence, irréductible en réalité. Nous détruisons des races entières d'êtres vivants, d'autres apparaissaient organisés pour nous subir sans mourir. Nous étions épuisés de rage. Nous nous retirâmes sur le sommet des nuées pour délibérer et demander à notre père des forces nouvelles.
» Pendant qu'il nous donnait de nouveaux ordres, la terre un instant délivrée de nos fureurs se couvrit de plantes innombrables où des myriades d'animaux, ingénieusement conformés dans leurs différents types, cherchèrent leur abri et leur nourriture dans d'immenses forêts ou sur les flancs de puissantes montagnes, ainsi que dans les eaux épurées de lacs immenses.
» - Allez, nous dit mon père, le roi des orages, voici la terre qui s'est parée comme une fiancée pour épouser le soleil. Mettez-vous entre eux. Entassez les nuées énormes, mugissez, et que votre souffle renverse les forêts, aplanisse les monts et déchaîne les mers. Allez, et ne revenez pas, tant qu'il y aura encore un être vivant, une plante debout sur cette arène maudite où la vie prétend s'établir en dépit de nous.
» Nous nous dispersâmes comme une semence de mort sur les deux hémisphères, et moi, fendant comme un aigle le rideau des nuages, je m'abattis sur les antiques contrées de l'extrême Orient, là où de profondes dépressions du haut plateau asiatique s'abaissant vers la mer sous un ciel de feu, font éclore, au sein d'une humidité énergique, les plantes gigantesques et les animaux redoutables. J'étais reposé des fatigues subies, je me sentais doué d'une force incommensurable, j'étais fier d'apporter le désordre et la mort à tous ces faibles qui semblaient me braver. D'un coup d'aile, je rasais toute une contrée ; d'un souffle, j'abattais toute une forêt, et je sentais en moi une joie aveugle, enivrée, la joie d'être plus fort que toutes les forces de la nature.
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CE QUE DISENT LES FLEURS (Sand)1

2010年02月03日 | サンドの作品など
La rose Post n°60 pubblicato il 30 Gennaio 2010 da ecureuil0

http://fr.wikisource.org/wiki/Ce_que_disent_les_fleurs
次のサンドの作品『花たちのおしゃべり』は、 Wikisource, la bibliothèque libre に依拠しています。

CE QUE DISENT LES FLEURS (Sand George)

Quand j'étais enfant, ma chère Aurore, j'étais très tourmentée de ne pouvoir saisir ce que les fleurs se disaient entre elles. Mon professeur de botanique m'assurait qu'elles ne disaient rien ; soit qu'il fût sourd, soit qu'il ne voulût pas me dire la vérité, il jurait qu'elles ne disaient rien du tout.
Je savais bien le contraire. Je les entendais babiller confusément, surtout à la rosée du soir ; mais elles parlaient trop bas pour que je pusse distinguer leurs paroles ; et puis elles étaient méfiantes, et, quand je passais près des plates-bandes du jardin ou sur le sentier du pré, elles s'avertissaient par une espèce de psitt, qui courait de l'une à l'autre. C'était comme si l'on eût dit sur toute la ligne : «Attention, taisons-nous ! voilà l'enfant curieux qui nous écoute».
Je m'y obstinai. Je m'exerçai à marcher si doucement, sans frôler le plus petit brin d'herbe, qu'elles ne m'entendirent plus et que je pus m'avancer tout près, tout près ; alors, en me baissant sous l'ombre des arbres pour qu'elles ne vissent pas la mienne, je saisis enfin des paroles articulées.
Il fallait beaucoup d'attention ; c'était de si petites voix, si douces, si fines, que la moindre brise les emportait et que le bourdonnement des sphinx et des noctuelles les couvrait absolument.
Je ne sais pas quelle langue elles parlaient. Ce n'était ni le français, ni le latin qu'on m'apprenait alors ; mais il se trouva que je comprenais fort bien. Il me sembla même que je comprenais mieux ce langage que tout ce que j'avais entendu jusqu'alors.
Un soir, je réussis à me coucher sur le sable et à ne plus rien perdre de ce qui se disait auprès de moi dans un coin bien abrité du parterre. Comme tout le monde parlait dans tout le jardin, il ne fallait pas s'amuser à vouloir surprendre plus d'un secret en une fois. Je me tins donc là bien tranquille, et voici ce que j'entendis dans les coquelicots :
- Mesdames et messieurs, il est temps d'en finir avec cette platitude. Toutes les plantes sont également nobles ; notre famille ne le cède à aucune autre, et, accepte qui voudra la royauté de la rose, je déclare que j'en ai assez et que je ne reconnais à personne le droit de se dire mieux né et plus titré que moi.
A quoi les marguerites répondirent toutes ensemble que l'orateur coquelicot avait raison. Une d'elles, qui était plus grande que les autres et fort belle, demanda la parole et dit :
- Je n'ai jamais compris les grands airs que prend la famille des roses. En quoi, je vous le demande, une rose est-elle plus jolie et mieux faite que moi ? La nature et l'art se sont entendus pour multiplier le nombre de nos pétales et l'éclat de nos couleurs. Nous sommes même beaucoup plus riches, car la plus belle rose n'a guère plus de deux cents pétales et nous en avons jusqu'à cinq cents. Quant aux couleurs, nous avons le violet et presque le bleu pur que la rose ne trouvera jamais.
- Moi, dit un grand pied d'alouette vivace, moi le prince Delphinium, j'ai l'azur des cieux dans ma corolle, et mes nombreux parents ont toutes les nuances du rose. La prétendue reine des fleurs a donc beaucoup à nous envier, et, quant à son parfum si vanté...
- Ne parlez pas de cela, reprit vivement le coquelicot. Les hâbleries du parfum me portent sur les nerfs. Qu'est-ce, je vous prie, que le parfum ? Une convention établie par les jardiniers et les papillons. Moi, je trouve que la rose sent mauvais et que c'est moi qui embaume.
- Nous ne sentons rien, dit la marguerite, et je crois que par là nous faisons preuve de tenue et de bon goût. Les odeurs sont des indiscrétions ou des vanteries. Une plante qui se respecte ne s'annonce point par des émanations. Sa beauté doit lui suffire.
- Je ne suis pas de votre avis, s'écria un gros pavot qui sentait très fort. Les odeurs annoncent l'esprit et la santé.
Les rires couvrirent la voix du gros pavot. Les oeillets s'en tenaient les côtes et les résédas se pâmaient. Mais, au lieu de se fâcher, il se remit à critiquer la forme et la couleur de la rose qui ne pouvait répondre ; tous les rosiers venaient d'être taillés et les pousses remontantes n'avaient encore que de petits boutons bien serrés dans leurs langes verts. Une pensée fort richement vêtue critiqua amèrement les fleurs doubles, et, comme celles-ci étaient en majorité dans le parterre, on commença à se fâcher. Mais il y avait tant de jalousie contre la rose, qu'on se réconcilia pour la railler et la dénigrer. La pensée eut même du succès quand elle compara la rose à un gros chou pommé, donnant la préférence à celui-ci à cause de sa taille et de son utilité. Les sottises que j'entendais m'exaspérèrent et, tout à coup, parlant leur langue :
- Taisez-vous, m'écriai-je en donnant un coup de pied à ces sottes fleurs. Vous ne dites rien qui vaille. Moi qui m'imaginais entendre ici des merveilles de poésie, quelle déception vous me causez avec vos rivalités, vos vanités et votre basse envie !
Il se fit un profond silence et je sortis du parterre.
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国際スタンダール学会より

2010年02月01日 | サンド研究
国際スタンダール学会では、下記のような興味深い講演会とシンポジウムを開催されるとのことです。
講演会への参加、コロックご発表など、是非、お奨めいたします。
山本様(Madame A.Yamamoto)、お知らせくださいまして大変ありがとうございました。

STENDHAL AUJOURD’HUI
Société internationale d’études stendhaliennes

Conférence de Suzel Esquier
Haydn et ses biographes romantiques (Stendhal et George Sand)
19 novembre 2009, 18h30, Université de Paris-Sorbonne, Paris IV, salle des Actes

Colloque

Stendhal et les choses de la nature 26-27 mars 2010, 9h-17h
INHA, salle Vasari, 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Les propositions de communication devront parvenir avant le 31 janvier 2010 aux adresses suivantes :

mj.crouzet@wanadoo.fr,
philippot.didier@wanadoo.fr,
michelarrous@club-internet.fr
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