Romans très personnels : quatre femmes dans la rentrée d'hiver 2015
Déjà connues, ces quatre jeunes quadragénaires font un retour remarqué sur la scène
littéraire en cette rentrée de janvier. Elles livrent, chacune à leur manière, un récit très
intime sur l’identité féminine.
Virginie Despentes dans Vernon Subutex, 1 (Grasset, 398 p., 19,90 €).
À 45 ans, la punk féministe vient de récolter le tout nouveau prix Anaïs-Nin pour sa dernière
atteinte artistique aux bonnes mœurs, trilogie où la rage de Baise-moi (1993) laisse place
à une mélancolie contestataire.
Ce que la peintre et écrivaine lilloise
Carole Fives appelle « l’amort »
– l’amour et la mort intimement liés qui, domptés, redonnent un sens à l’existence dans
C’est dimanche et je n’y suis pour rien (Gallimard, L’Arbalète, 160 p., 16,50 €). Un titre
à rallonge pour l’exquise esquisse d’une renaissance. À 43 ans, Léonore la narratrice part
sur les traces de son premier amour mort à 19 ans avec, chevillée au corps sa peur des
enfants, « comme de tout ce qui bouge, tout ce qui vit ».
« C’est quand je suis tombée enceinte que j’ai décidé d’arrêter d’être triste, définitivement,
et par tous les moyens » : ainsi commence La Gaieté (Stock, 216 p., 18 €) de
Justine Lévy.
La journaliste et romancière
Colombe Schneck met pour la première fois
à 47 ans des mots sur son avortement. Ni banal, ni dramatique, simplement toujours à l’esprit :
c’est à l’absence de cet enfant qui aurait trente ans qu’elle doit d’être la femme (et mère) qu’elle
est aujourd’hui. Dix-sept ans (Grasset, 91 p., 10 €) est un petit livre toujours aussi nécessaire
où une narratrice de 17 ans le ressent dans sa chair : « Ce que je suis, une fille et pas un
garçon, me rattrape. »
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