西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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2017年12月04日 | 手帳・覚え書き



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Colloque international« L’utopie sociale dans la littérature française du XIXe siècle »

2017年12月04日 | 手帳・覚え書き
Colloque international
5-6 décembre 2017 Université de Salerne
« L’utopie sociale dans la littérature française du XIXe siècle »

Colloque international
5-6 décembre 2017 Université de Salerne
« L’utopie sociale dans la littérature française du XIXe
siècle »
Sous la direction de Brigitte Diaz et Agnese Silvestri

Que l’homme soit « un animal utopique », pour reprendre les mots de Miguel Abensour (2010), cela n’est plus à démontrer. En tant qu’expression des aspirations du collectif, les
utopies caractérisent profondément une époque, elles nous en révèlent les espoirs autant que les impasses, parfois les terreurs. La littérature du XIXe siècle a été puissamment investie par le rêve d’un progrès matériel et civique, souvent animée par l’aspiration à une plus grande équité sociale. Si l’on peut penser, avec Raymond Ruyer, que les utopies « n’ont pas grande valeur comme prophéties », qu’elles « reflètent les idées plutôt que la réalité du temps » où elles sont écrites (L’Utopie et les utopies, 1950), l’historienne Michèle Riot Sarcey a pourtant montré par l’étude de la réception populaire de la pensée utopique toute sa force de changement concret (Le Réel de l’utopie, 1998).
Dans la première partie du siècle, la prolifération des systèmes socio-politiques que Marx accablera du qualificatif d’« utopiques ») semble provoquer « la raréfaction de l’utopie
romancée » (Raymond Trousson, Voyages aux pays de nulle part, 1999, p. 182). Le rêve littéraire d’une cité idéale du futur, d’une communauté humaine bâtie sur des bases différentes et nouvelles, ne s’épuise pourtant pas, bien au contraire. S’il emprunte plus rarement que dans les siècles précédents les formes canoniques du genre tel que codifié par Thomas More, les thèmes utopiques imprègnent l’invention littéraire, semblent la travailler de l’intérieur. Les systèmes de Saint-Simon, de Fourier, de Proudhon, la réflexion de Pierre Leroux apparaissent comme des pivots idéologiques et imaginatifs autour desquels se définissent attraits, répulsions, reformulations narratives.

Il s’agira donc de s’interroger non seulement sur les textes fictionnels où le genre utopique est plus reconnaissable, plus nettement mobilisé, mais aussi sur ceux où l’aspiration à un
avenir de bien-être commun et de réorganisation sociale constitue un ressort narratif important qui détermine les actions des personnages, même si l’utopie ne se donne pas comme réalisée dans la diégèse (comme il arrive, par exemple, dans Le Péché de Monsieur Antoine ou dans Le Meunier d’Angibault de Sand). On pourra alors s’interroger sur les tensions qui
s’engendrent dans ces romans entre le genre de l’utopie, la pensée politique et la création littéraire, tandis que, dans les cas où les dispositifs fictionnels utopiques sont ouvertement
employés, on pourra se demander quels glissements interviennent par rapport aux codes élaborés par le genre dans les siècles précédents et dans quel rapport se trouvent ces
modifications avec les urgences politico-sociales de l’époque, ou bien avec les directions prises par le roman au XIXe siècle.

En ce sens, il pourra être utile de s’interroger sur les motivations d’une reprise, dans la dernière décennie du siècle, d’une production fictionnelle utopique de marque socialiste
(Charles Péguy, La Cité socialiste, 1897 ; Eugène Fournière, Chez nos petits fils, 1900 ; Alain Le Drimeur, La Cité future, 1890 ; Auguste Chirac, Si… étude sociale d’après-demain, 1893 ; le Zola des Quatre Évangiles, entre autres), ou bien libertaire (par exemple Joseph Déjacque l’Humanisphère, 1859 ; Louise Michel, Le Nouveau Monde, 1888).
Un autre type de fictions s’opérant hors des cadres idéologiques socialistes témoigne de la réinvention littéraire d’une cité idéale. Il suffit de penser au Balzac du Médecin de campagne, 1833, et du Curé de village, 1841 ; à La Ville des expiations de Simon Ballanche, 1832 ; mais aussi à La Ville noire de George Sand, 1861, pour donner quelques exemples.
Pareillement, on pourra examiner l’hostilité à l’égard des utopies « socialistes » (Charles Nodier, Hurlubleu et Leviathan le Long, 1833 ; Voyage dans le Paraguay-Roux, 1836) et la
production d’anti-utopies prenant pour cible les modèles du socialisme utopique (Paul Adam, Les Cœurs nouveaux, 1896 ; Lettres de Malaisie, 1898).

Avant sa montée en puissance au XXe siècle, la dystopie s’insinue donc déjà au cœur de l’optimisme humanitaire du XIXe (que l’on pense à Émile Souvestre, Le Monde tel qu’il sera,
1846 et à Jules Verne, Paris au XXe siècle, 1864, parmi beaucoup d’autres). Les espoirs, ou les craintes, suscitées par les avancées de la science seront également objet d’attention, mais dans la mesure où celles-ci mettent en cause, en raison même des progrès techniques, une réorganisation de la structure sociale et des institutions étatiques.

Comité scientifique : Brigitte Diaz, Susi Pietri, Agnese Silvestri, Damien Zanon
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