Indiana. ed. Brigitte Diaz. Valentine. ed. Damien Zanone
George Sand, OEuvres complètes
sous la direction de Béatrice Didier
1832 :
Indiana
Édition critique par Brigitte Diaz
Valentine
Édition critique par Damien Zanone
Paris, Honoré Champion,
collection "Textes de littérature moderne et contemporaine"
n°105, 30.09.08, 752 p.
1 vol., relié, 15 x 22 cm.
ISBN 978-2-7453-1690-5
CHF 150 ht / 110 € ttc
Indiana
Dans Histoire de ma vie George Sand présente ainsi Indiana :
"C'est mon premier roman ; je l'ai fait sans aucun plan, sans
aucune théorie d'art ou de philosophie dans l'esprit."
Première oeuvre signée "George Sand", Indiana est l'acte
de naissance de l'écrivain mais aussi un roman fondateur.
S'y invente une sorte de "nouveau roman" expérimental,
à mi-chemin entre réalisme et idéalisme. C'est à ce titre
qu'Indiana fut saluée par la critique comme une oeuvre
novatrice : "Le style de ce livre est neuf comme l'idée"
(Félix Pyat).
Valentine.
Une histoire d'amour contrariée par la barrière sociale
dans un cadre rustique et aristocratique à la fois :
avec Valentine, George Sand, encore débutante dans
le roman, a mis au point la formule romanesque que
ses éditeurs tiendront pour magique, lui demandant
toujours d'en reprendre les ingrédients dans la suite
de sa carrière. On est donc, avec ce roman où Sand
invente la Vallée Noire"
(le Berry de son enfance élu comme espace de fiction),
au coeur de la création de l'auteur.
http://www.fabula.org/actualites/g-sand-oeuvres-completes-1832-indiana-valentine_28442.php
Brigitte Diaz, L'Épistolaire ou la pensée nomade,
Paris, Puf, mars 2002, 271 p., ISBN 2130519245, 24 Euros.
1. Pour une brève histoire de la lettre
Dans ce premier chapitre qui sert en quelque sorte
de préambule, l'auteur propose judicieusement un historique
de la conception de la lettre, du XVIIe au XIXe siècle :
en effet il serait vain de vouloir appréhender un genre
aussi complexe que le genre épistolaire sans une connaissance
exacte du contexte historique, social et culturel dans lequel
une correspondance précise a vu le jour.
Brigitte Diaz retrace ici l'évolution de la lettre, d'abord
envisagée au XVIIe siècle comme un outil de la sociabilité
mondaine modelé sur la conversation de salon, en réaction
à la tradition éloquente : Madame de Sévigné est présentée
comme la figure emblématique et incontournable de ce
nouveau code épistolaire conçu comme " la transcription
écrite d'une conversation qui n'aurait pas eu lieu " (p. 24).
Au XVIIIe siècle la correspondance se replie sur l'intime :
les épistoliers inventent de nouvelles règles et font de la
lettre le lieu de tous les grands débats, une lettre qui se
conçoit désormais comme un discours adressé à la société.
Enfin au XIXe, siècle romantique, l'épistolier explore la
singularité du moi, il est à la recherche de la vérité.
Ce premier chapitre se clôt par une synthèse éclairante
sur la pluralité des figures adoptées par la lettre, qui est
tout à la fois document littéraire (elle nous renseigne
sur la genèse et la réception de l'oeuvre), texte littéraire
(la lettre a des visées esthétiques), discours (non pas,
comme on pourrait s'y attendre, discours à l'autre, qui
n'est en réalité qu'un alibi, mais discours tourné vers
le sujet écrivant pour lui permettre de se connaître
intérieurement), et faire (la lettre est l'émanation
d'une volonté d'agir sur autrui).
l'épistolaire est un genre qui n'a pas d'essence stable et que la lettre véhicule une " pensée nomade " qui refuse les enclos génériques et qui par là même contribue à repenser la notion de littérature.
C'est cette thèse ici clairement exposée qui forme la pierre angulaire de l'ouvrage et qui permet notamment d'affirmer la littérarité de l'épistolaire en conclusion.
2. Correspondance et genèses.
l'auteur formule son projet d'étudier les correspondances
de jeunesse et énonce deux idées fondamentales qui
feront l'objet d'un développement ultérieur: la lettre
représente non seulement un véritable engagement
dans l'écriture (p. 71 : " la liaison épistolaire est d'emblée
liaison avec l'écriture, que la présence de l'autre irrigue
et dynamise "), mais surtout elle inaugure une genèse
du je, la volonté de construire un moi. Ici Brigitte Diaz
rapproche de manière significative la lettre de l'autobiographie
et des mémoires dans une volonté identique de saisie
rétrospective de son parcours, parcours qui revêt la plupart
du temps un aspect subversif : on écrit d'abord contre
l'ordre familial ou social.
3. La lettre : du lieu commun au verbe singulier.
L'auteur s'attache ici à l'étude de l'aspect esthétique et
littéraire de la correspondance, en refusant de n'y voir
que la simple manifestation de l'histoire privée de
l'épistolier, attitude majoritairement adoptée par
la critique du XIXe siècle : " la lettre est une énonciation
qui se cherche, et la seule histoire qu'elle raconte est
celle d'une parole en quête d'elle-même " (p. 114).
C'est dans ce chapitre que Brigitte Diaz s'attaque à
un lieu commun qui consiste à envisager la lettre
comme une simple transcription de la parole, conception
héritée du Grand Siècle, mais qui n'a plus cours au XIXe,
où l'on écrit d'abord pour écrire. En effet l'écriture permet
de construire sa pensée, de la rendre efficace, et surtout
à travers elle, l'épistolier condamne le langage faux de
la société. Or ce choix symbolique de l'écriture conduit
l'épistolier à s'interroger sur la capacité de cette dernière
à dire l'être et sa vérité.
Aussi le programme d'une correspondance de jeunesse
consiste-t-il à " penser l'écriture et se penser dans
l'écriture " (p.137).
4. Correspondance et écriture de soi
Apparaît sans doute ici l'aspect le plus novateur et le plus
intéressant de cet ouvrage : dans ce chapitre en effet,
l'auteur démêle les relations complexes qui unissent
l'épistolier et celui à qui il écrit. Car, Brigitte Diaz l'explique
très bien, l'adresse à l'autre n'est en réalité qu'un détour
pour revenir à soi. L'autre sert à stimuler l'écriture, à évaluer
l'épistolier dans sa quête ontologique, mais il constitue
surtout un double du sujet écrivant, un médiateur avec
soi-même. La lettre est donc outil de compréhension de soi,
mais un outil bien particulier qui ne permet pas, contrairement
à l'autobiographie, d'obtenir un portrait unifié de l'épistolier,
mais un patchwork de formes d'expressions (digressions,
récits, méditations…) à travers lequel s'élabore un portrait
par petites touches. La lettre fournit ainsi un portrait
kaléidoscopique, marqué par la fragmentation et
l'inachèvement.
5. Épistolaire et identité féminine
L'auteur met ici à mal un cliché tenace qui consiste à dire
que le genre épistolaire est un genre féminin, en s'assignant
comme objet d'étude les correspondances de femmes du
commun qui ne sont donc pas des écrivains. Brigitte Diaz
va centrer cette investigation originale sur les lettres échangées
entre George Sand et ses admiratrices, montrant que ces
correspondances sont le lieu d'une prise de parole, d'une prise
de conscience d'une identité collective, ainsi que le laboratoire
d'aspirations littéraires inassouvies: le débat inauguré au XVIIe
avec La Bruyère n'était en fait qu'un moyen d'assigner les femmes
à résidence dans les marges de la littérature. Au XIXe, les femmes
écrivent pour clamer leur constat d'impuissance, pour sortir de
leur isolement social, pour la plupart elles attendent de la
romancière une légitimation, légitimation que George Sand ne
leur donnera que rarement, tant elle entretient un rapport
ambigu avec son sexe et son statut de femme-écrivain,
montrant par là même les difficultés pour une femme
à exister dans l'espace littéraire.
Chapitre 6. L'épistolaire, seuil du littéraire ?
En guise de conclusion, ce dernier chapitre s'interroge
sur la littérarité de l'épistolaire. L'auteur revient alors
sur plusieurs points évoqués dans les chapitres précédents
et les détaille plus avant pour appuyer sa thèse : l'épistolaire
est " un arrière-pays de la création littéraire " (p. 234).
Or c'est le nomadisme, notion centrale de cet ouvrage,
qui est présenté comme l'élément constitutif de la littérarité
de la lettre : cette dernière est le support des premières
réflexions littéraires, elle permet au futur écrivain de s'interroger
sur sa vocation et d'élaborer son propre style, elle est le lieu
de déploiement d'une " pensée nomade ". Brigitte Diaz met
donc en lumière la dette de l'oeuvre envers la lettre : " la lettre
c'est la littérature sans les genres, sans les cloisonnements,
les raideurs, sans les diktats rhétoriques " (pp. 245-246).
Ainsi ce livre sur l'épistolaire permet d'envisager la lettre
dans toute sa complexité, comme un objet littéraire support
d'informations, et non pas seulement comme l'histoire privée
de l'écrivain ni comme un simple outil de sociabilité.
En s'intéressant aux correspondances de jeunesse et
en s'attaquant à des clichés ayant la vie dure, Brigitte Diaz
nous fait découvrir un ouvrage éclairant sur les rapports entre
l'épistolier et son destinataire, entre l'épistolier, sa vie et
sa conception de l'écriture et surtout elle rend explicite
le mécanisme par lequel le futur écrivain passe de la lettre
à l'oeuvre. Mais avant tout, grâce à cette notion de " nomadisme ",
l'auteur saisit la nature instable et vivante de la lettre qui est
véritablement tous les genres et qui ne cesse de nous faire
réfléchir sur la littérature.
Marine Bouniol
George Sand, OEuvres complètes
sous la direction de Béatrice Didier
1832 :
Indiana
Édition critique par Brigitte Diaz
Valentine
Édition critique par Damien Zanone
Paris, Honoré Champion,
collection "Textes de littérature moderne et contemporaine"
n°105, 30.09.08, 752 p.
1 vol., relié, 15 x 22 cm.
ISBN 978-2-7453-1690-5
CHF 150 ht / 110 € ttc
Indiana
Dans Histoire de ma vie George Sand présente ainsi Indiana :
"C'est mon premier roman ; je l'ai fait sans aucun plan, sans
aucune théorie d'art ou de philosophie dans l'esprit."
Première oeuvre signée "George Sand", Indiana est l'acte
de naissance de l'écrivain mais aussi un roman fondateur.
S'y invente une sorte de "nouveau roman" expérimental,
à mi-chemin entre réalisme et idéalisme. C'est à ce titre
qu'Indiana fut saluée par la critique comme une oeuvre
novatrice : "Le style de ce livre est neuf comme l'idée"
(Félix Pyat).
Valentine.
Une histoire d'amour contrariée par la barrière sociale
dans un cadre rustique et aristocratique à la fois :
avec Valentine, George Sand, encore débutante dans
le roman, a mis au point la formule romanesque que
ses éditeurs tiendront pour magique, lui demandant
toujours d'en reprendre les ingrédients dans la suite
de sa carrière. On est donc, avec ce roman où Sand
invente la Vallée Noire"
(le Berry de son enfance élu comme espace de fiction),
au coeur de la création de l'auteur.
http://www.fabula.org/actualites/g-sand-oeuvres-completes-1832-indiana-valentine_28442.php
Brigitte Diaz, L'Épistolaire ou la pensée nomade,
Paris, Puf, mars 2002, 271 p., ISBN 2130519245, 24 Euros.
1. Pour une brève histoire de la lettre
Dans ce premier chapitre qui sert en quelque sorte
de préambule, l'auteur propose judicieusement un historique
de la conception de la lettre, du XVIIe au XIXe siècle :
en effet il serait vain de vouloir appréhender un genre
aussi complexe que le genre épistolaire sans une connaissance
exacte du contexte historique, social et culturel dans lequel
une correspondance précise a vu le jour.
Brigitte Diaz retrace ici l'évolution de la lettre, d'abord
envisagée au XVIIe siècle comme un outil de la sociabilité
mondaine modelé sur la conversation de salon, en réaction
à la tradition éloquente : Madame de Sévigné est présentée
comme la figure emblématique et incontournable de ce
nouveau code épistolaire conçu comme " la transcription
écrite d'une conversation qui n'aurait pas eu lieu " (p. 24).
Au XVIIIe siècle la correspondance se replie sur l'intime :
les épistoliers inventent de nouvelles règles et font de la
lettre le lieu de tous les grands débats, une lettre qui se
conçoit désormais comme un discours adressé à la société.
Enfin au XIXe, siècle romantique, l'épistolier explore la
singularité du moi, il est à la recherche de la vérité.
Ce premier chapitre se clôt par une synthèse éclairante
sur la pluralité des figures adoptées par la lettre, qui est
tout à la fois document littéraire (elle nous renseigne
sur la genèse et la réception de l'oeuvre), texte littéraire
(la lettre a des visées esthétiques), discours (non pas,
comme on pourrait s'y attendre, discours à l'autre, qui
n'est en réalité qu'un alibi, mais discours tourné vers
le sujet écrivant pour lui permettre de se connaître
intérieurement), et faire (la lettre est l'émanation
d'une volonté d'agir sur autrui).
l'épistolaire est un genre qui n'a pas d'essence stable et que la lettre véhicule une " pensée nomade " qui refuse les enclos génériques et qui par là même contribue à repenser la notion de littérature.
C'est cette thèse ici clairement exposée qui forme la pierre angulaire de l'ouvrage et qui permet notamment d'affirmer la littérarité de l'épistolaire en conclusion.
2. Correspondance et genèses.
l'auteur formule son projet d'étudier les correspondances
de jeunesse et énonce deux idées fondamentales qui
feront l'objet d'un développement ultérieur: la lettre
représente non seulement un véritable engagement
dans l'écriture (p. 71 : " la liaison épistolaire est d'emblée
liaison avec l'écriture, que la présence de l'autre irrigue
et dynamise "), mais surtout elle inaugure une genèse
du je, la volonté de construire un moi. Ici Brigitte Diaz
rapproche de manière significative la lettre de l'autobiographie
et des mémoires dans une volonté identique de saisie
rétrospective de son parcours, parcours qui revêt la plupart
du temps un aspect subversif : on écrit d'abord contre
l'ordre familial ou social.
3. La lettre : du lieu commun au verbe singulier.
L'auteur s'attache ici à l'étude de l'aspect esthétique et
littéraire de la correspondance, en refusant de n'y voir
que la simple manifestation de l'histoire privée de
l'épistolier, attitude majoritairement adoptée par
la critique du XIXe siècle : " la lettre est une énonciation
qui se cherche, et la seule histoire qu'elle raconte est
celle d'une parole en quête d'elle-même " (p. 114).
C'est dans ce chapitre que Brigitte Diaz s'attaque à
un lieu commun qui consiste à envisager la lettre
comme une simple transcription de la parole, conception
héritée du Grand Siècle, mais qui n'a plus cours au XIXe,
où l'on écrit d'abord pour écrire. En effet l'écriture permet
de construire sa pensée, de la rendre efficace, et surtout
à travers elle, l'épistolier condamne le langage faux de
la société. Or ce choix symbolique de l'écriture conduit
l'épistolier à s'interroger sur la capacité de cette dernière
à dire l'être et sa vérité.
Aussi le programme d'une correspondance de jeunesse
consiste-t-il à " penser l'écriture et se penser dans
l'écriture " (p.137).
4. Correspondance et écriture de soi
Apparaît sans doute ici l'aspect le plus novateur et le plus
intéressant de cet ouvrage : dans ce chapitre en effet,
l'auteur démêle les relations complexes qui unissent
l'épistolier et celui à qui il écrit. Car, Brigitte Diaz l'explique
très bien, l'adresse à l'autre n'est en réalité qu'un détour
pour revenir à soi. L'autre sert à stimuler l'écriture, à évaluer
l'épistolier dans sa quête ontologique, mais il constitue
surtout un double du sujet écrivant, un médiateur avec
soi-même. La lettre est donc outil de compréhension de soi,
mais un outil bien particulier qui ne permet pas, contrairement
à l'autobiographie, d'obtenir un portrait unifié de l'épistolier,
mais un patchwork de formes d'expressions (digressions,
récits, méditations…) à travers lequel s'élabore un portrait
par petites touches. La lettre fournit ainsi un portrait
kaléidoscopique, marqué par la fragmentation et
l'inachèvement.
5. Épistolaire et identité féminine
L'auteur met ici à mal un cliché tenace qui consiste à dire
que le genre épistolaire est un genre féminin, en s'assignant
comme objet d'étude les correspondances de femmes du
commun qui ne sont donc pas des écrivains. Brigitte Diaz
va centrer cette investigation originale sur les lettres échangées
entre George Sand et ses admiratrices, montrant que ces
correspondances sont le lieu d'une prise de parole, d'une prise
de conscience d'une identité collective, ainsi que le laboratoire
d'aspirations littéraires inassouvies: le débat inauguré au XVIIe
avec La Bruyère n'était en fait qu'un moyen d'assigner les femmes
à résidence dans les marges de la littérature. Au XIXe, les femmes
écrivent pour clamer leur constat d'impuissance, pour sortir de
leur isolement social, pour la plupart elles attendent de la
romancière une légitimation, légitimation que George Sand ne
leur donnera que rarement, tant elle entretient un rapport
ambigu avec son sexe et son statut de femme-écrivain,
montrant par là même les difficultés pour une femme
à exister dans l'espace littéraire.
Chapitre 6. L'épistolaire, seuil du littéraire ?
En guise de conclusion, ce dernier chapitre s'interroge
sur la littérarité de l'épistolaire. L'auteur revient alors
sur plusieurs points évoqués dans les chapitres précédents
et les détaille plus avant pour appuyer sa thèse : l'épistolaire
est " un arrière-pays de la création littéraire " (p. 234).
Or c'est le nomadisme, notion centrale de cet ouvrage,
qui est présenté comme l'élément constitutif de la littérarité
de la lettre : cette dernière est le support des premières
réflexions littéraires, elle permet au futur écrivain de s'interroger
sur sa vocation et d'élaborer son propre style, elle est le lieu
de déploiement d'une " pensée nomade ". Brigitte Diaz met
donc en lumière la dette de l'oeuvre envers la lettre : " la lettre
c'est la littérature sans les genres, sans les cloisonnements,
les raideurs, sans les diktats rhétoriques " (pp. 245-246).
Ainsi ce livre sur l'épistolaire permet d'envisager la lettre
dans toute sa complexité, comme un objet littéraire support
d'informations, et non pas seulement comme l'histoire privée
de l'écrivain ni comme un simple outil de sociabilité.
En s'intéressant aux correspondances de jeunesse et
en s'attaquant à des clichés ayant la vie dure, Brigitte Diaz
nous fait découvrir un ouvrage éclairant sur les rapports entre
l'épistolier et son destinataire, entre l'épistolier, sa vie et
sa conception de l'écriture et surtout elle rend explicite
le mécanisme par lequel le futur écrivain passe de la lettre
à l'oeuvre. Mais avant tout, grâce à cette notion de " nomadisme ",
l'auteur saisit la nature instable et vivante de la lettre qui est
véritablement tous les genres et qui ne cesse de nous faire
réfléchir sur la littérature.
Marine Bouniol