明日に向けて

福島原発事故・・・ゆっくりと、長く、大量に続く放射能漏れの中で、私たちはいかに生きればよいのか。共に考えましょう。

Vers demain (1447) Articles français à Epinal, Colmar! (明日に向けて(1447)エピナル、コルマールでのフランス語記事です!)

2017年11月12日 08時00分00秒 | 明日に向けて(1300~1500)
Toshiya Morita  20171112  08:00
 
Il y a des articles sur moi à Epinal et à Colmar.
Ils sont écrits en français.
S'il vous plaît les voir.
 
There are some articles about me at Epinal and Colmar.
They are written in French.
Please see them.
 
エピナルとコルマールで僕に関する記事が幾つかでました。
フランス語で書かれたものですが掲載します。
リンクなどもぜひご覧下さい。
 
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Fukushima 6 ans après – Toshiya Morita journaliste témoigne …
B.BOULAY 8 NOVEMBRE 2017

http://www.actu88.fr/fukushima-6-ans-apres-toshiya-morita-journaliste-temoigne/

A la demande de l’association, Vosges Alternatives au nucléaire, le journaliste Toshiya Morita est venu hier parler de l’après catastrophe nucléaire de Fuskushima-Daiichi. 6 ans après, les habitants sont toujours pris au piège de la contamination, mais il n’y a presque plus d’aide et le monde oublie l’onde de choc.

6 ans après la catastrophe, le désastre industriel, économique, humain et sanitaire est loin d’être sous contrôle ! « Le gouvernement ment, affirme Toshiya Morita, un journaliste militant, mais les gens qui lui faisaient confiance jusqu’à la catastrophe ou même juste après, l’ont bien compris. » 

Rien n’est sous contrôle

Il lui faut dire que tout est maîtrisé pour éviter la panique au Japon et le rejet des autres pays, d’autant plus que les Jeux Olympiques vont avoir lieu à Tokyo dans 2 ans et certaines des installations ne pourraient être située qu’à 60km de la zone irradiée d’après le journaliste … mais les gens se rendent compte que rien n’est sous contrôle …

7000 personnes travaillent toujours à la décontamination

Les Japonais se battent toujours contre la contamination radioactive. La radioactivité bloque le démantèlement et la reconstruction économique du secteur Nord Est. Les coûts pour décontaminer sont évalués à plus de 170 milliards d’€. 7000 personnes travaillent toujours à la décontamination. Il n’y a souvent pas d’autres solutions que de gratter la couche de terre supérieure des zones contaminées sur 5 cm pour les mettre dans des sacs plastiques sur des zones aérées, sans qu’on sache vraiment quoi faire de ces dépôts.

Les robots ne résistent pas à la concentration radioactive

Sur les réacteurs 1,2,3, les coeurs ont fondu pour former du corium, un magma extrêmement radioactif et il n’est toujours pas possible de les approcher. Les robots enregistrent des taux de radioactivité de 530 siverts/h. Une personne exposée à ces taux mourrait presque instantanément. Ne pouvant pas approcher, puisque même les robots sont hors circuit au bout de quelques heures (câbles électriques détruits), il n’y a pas moyens de savoir où ces magmas de combustibles fondus se sont répandus. Ils ont été pour l’instant confinés.

Au moins 40 ans pour le démantèlement, sûrement beaucoup plus

« Le recours à la robotique est  toutefois indispensable pour tenter de déterminer la méthode d’extraction du combustible fondu, qui devrait démarrer au mieux en 2021, dix ans après la catastrophe« , d’après , Naohiro Masuda, responsable du démantèlement de Fukushima chez Tepco.

Des pestiférés …

Les allocations aux populations déplacées sont arrêtées depuis mars 2017, parce qu’on estime que 6 ans est suffisant pour se réorganiser ailleurs. Plus de 160 000 personnes avaient été déplacées et celles qui n’ont pas de moyens suffisants, sont contraintes de retourner dans la zone où elles ont tout laissé. Des camps ont été établis. Ces personnes sont devenus des réfugiés. 10% sont revenus sur leurs terres, ce sont surtout des personnes âgées, qui n’ont souvent pas d’autres solutions. Il faut savoir que la famille et les amis ne veulent souvent plus les héberger, les aider ou même les cotoyer. Elles sont devenues des parias du fait du risque de leur contamination.

Retour sur les zones contaminées

Pour éviter cette exclusion, les gens ne parlent plus. Ils ne disent plus qu’ils peuvent être malades, qu’ils ont tout perdu. Ils cachent le plus longtemps possible les répercussions que la catastrophe pourraient avoir sur eux, juste pour avoir droit à un avenir, pouvoir travailler et avoir une vie familiale et sociale. 70% des territoires contaminés et interdits sont déclarés « habitables ». Les collectifs s’organisent. Plus de 100 associations citoyennes aident les habitants à mesurer la radioactivité, traiter les plus vulnérables par la prise de pectine de pomme et organiser des opérations de décontamination.

Toujours pas habitable d’après Greenpeace

Greenpeace, dans son rapport « No return to normal » (« Pas de retour à la normale »), s’appuyant sur des mesures réalisées sur le terrain, affirme que la zone évacuée n’est toujours pas habitable du point de vue sanitaire. Mais quand on n’a plus les moyens de se payer quoi que ce soit, on va chercher dans la forêt des champignons contaminés ou on fait pousser des légumes dans une terre gorgée de matière radioactive ! Ce fut aussi le cas à Tchernobyl, quand les aides se sont arrêtées, l’année des 30 ans de la catastrophe, le taux de cesium 137 dans les organismes a fait un bond, parce que les gens n’ont plus d’autre choix que de manger de la nourriture contaminée.

« Évacuez tout de suite ! »

La dose limite d’exposition est normalement d’un millisievert par an. Au delà de 10mSv par an, il fait mettre les populations à l’abri, au delà de 50mSv par an, il faut évacuer. Mais pour les travailleurs du nucléaire, le taux est de 20mSv/an. Toshiya Morita insiste : « Si une catastrophe nucléaire se produit, il n’y a qu’une solution, évacuer et ne surtout pas écouter le gouvernement quand il vous dit que tout est sous contrôle !« . Les Japonais ont fait confiance aux autorités et beaucoup sont restés exposés trop longtemps avant de partir.

168 fois plus de Césium 137

Le traumatisme reste indélébile. C’est ce dont veut aussi témoigner le journaliste qui est un ressortissant de 2e génération des survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. Son père était un survivant mais il ne l’a appris qu’adolescent. Mais il faisait partie de ces « hibakusha » et il est mort à 59 ans d’une maladie neurologique, 35 ans après le bombardement. Selon le quotidien Tokyo Shimbun, il y aurait après Fukushima, 168 fois plus césium-137 dans l’atmosphère que lors de l’explosion de la 1ère bombe atomique à Hiroshima en 1945.

Impact sanitaire considérable

Il est trop tôt pour évaluer de manière chiffrée les conséquences sanitaires de l’irradiation. Une étude fait état de plus de 135 jeunes de moins de 18 ans ayant développé un cancer de la thyroïde (août 2014). 2 ONG « Physicians for social responsability » (PSR) et « International Physicians for the Prevention of Nuclear War » (IPPN) estiment que la catastrophe pourrait être responsable de 9 600 à 66 000 cas de cancers supplémentaires au Japon (mars 2016).

Tellement fatigués …

Les habitants, eux, observent une augmentation des maladies respiratoires, des insuffisances cardiaques, des maladies neurologiques et des problèmes de peau. Les malaises sont tellement nombreux qu’on a vu fleurir affichettes pour dire que si vous vous sentez mal, il faut descendre à l’arrêt suivant. Les habitants se disent tellement fatigués, qu’ils ne veulent plus se soigner. Ils n’en ont souvent plus les moyens et ne pensent plus non plus que ce soit efficace.

Des mutations héréditaires

Après l’explosion, les équipes ont dû arroser les cœurs des réacteurs et les piscines de combustible, mais l’eau se retrouve chargée d’éléments radioactifs. Elle a été stockée dans des réservoirs sur place mais ils ont été endommagés dans l’explosion et y a eu les nombreuses fuites radioactives. L’océan a été pollué et le césium s’est répandu dans le monde par l’intermédiaire du pacifique. Des études scientifiques ont montré des mutations sur les papillons bleus et les oiseaux. Les expositions à la radioactivité peuvent altérer directement l’ADN des gènes et entraîner la mort ou provoquer des anomalies héréditaires qui ne s’exprimeront souvent qu’après plusieurs générations.

Plus grande pollution radioactive marine

La contamination de l’environnement marin suite à la catastrophe est considérée comme étant la plus grande pollution radioactive marine de l’histoire ! La concentration en cesium des thons auraient été multipliée par 10 par rapport aux relevés d’avant Fukushima. Même si les autorités tentent de relancer l’économie, dont la force était liée à l’agriculture et à la pêche, les produits sont boycottés. Les consommateurs se méfient. Le ministère japonais des sciences estime ainsi que ce sont plus 30 000 km² qui doivent être considérées comme contaminés soit plus de 8% de l’archipel.

Le peuple ne veut plus du nucléaire

Malgré tout, la catastrophe ne semble pas avoir servi de leçon. Avec le temps, le choc s’estompe et la population se retrouve seule confrontée à ce désastre. Par contre, le peuple se lève massivement contre la réouverture des réacteurs. 3 sont de nouveau en activité (2 de Sendai et un d’Ikata) mais le peuple japonais, dont la culture n’est pas à la rébellion ouverte, a manifesté en juillet 2012 (170 000 personnes le 16 juillet et une chaîne de 10000 personnes le 29 juillet).

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ÉPINAL  RADIOACTIVITÉToshiya Morita, un Japonais en colère

 
Le journaliste japonais Toshiya Morita était à Epinal ce mardi à l’invitation de l’association Vosges alternatives au nucléaire. C’est un homme en colère qui parle six ans après la catastrophe de Fukushima. « Ne faites surtout pas confiance au gouvernement japonais ». Toshiya Morita, journaliste japonais était à Epinal ce mardi soir à la faculté de droit dans le cadre d’une conférence donnée sur le 6e anniversaire de la catastrophe de Fukushima au Japon. C’est un homme révolté qui a parlé à l’invitation de l’association « Vosges alternatives au nucléaire ». Le fait que le Japon ait décroché l’organisation des JO d’été en 2020, ça le « dégoûte » tout simplement. 
Toshiya Morita a décrit un pays où la fracture est devenue profonde entre l’opinion publique et le pouvoir. Il dénonce un système électoral pas assez démocratique. « Dans le métro à Tokyo, de plus en plus de gens ont des malaises. Il y a même des panneaux qui mettent les voyageurs en garde et qui leur demandent de sortir dès la prochaine station en cas de malaise ». Le journaliste, dont le père est mort à 59 ans des suites de la bombe d’Hiroshima décrit une population fatiguée et dénonce le mensonge d’État soutenu en plus par une partie des scientifiques et du corps médical. « Ils disent que le Japon est sûr, regrette-t-il. « Mais n’allez pas à Tokyo ». Alors que le césium 137 met plusieurs centaines d’années à disparaître, Toshiya Morita dénonce la fin des aides aux populations déplacées. « De plus en plus de personnes retournent vivre dans les environs de Fukushima, car les allocations ont été coupées », souligne-t-il. Le journaliste décrit un pays où les normes de sécurité ont été augmentées. En France, la dose maximale de radiation admissible a été fixée à 1 millisievert par an. Au Japon elle est de vingt. Des chiffres qui laissent songeurs.
 
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Fukushima et le nucléaire en question ce soir à Epinal
Publié le Mardi 7 Novembre 2017
 
Il est lui-même le fils d'une victime de la bombe d'Hiroshima qui, selon le musée du mémorial pour la paix, aurait fait 140 000 victimes le 6 août 1945, le journaliste Toshiya Morita est l'invité, ce soir, à la fac de droit à Epinal, de l'associationVosges Alternatives au Nucléaire . Le temps d'une conférence, il fera le point sur le Japon, 6 ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Toshiya Morita exposera également l’état sanitaire de la population, la reprise progressive de la production électrique nucléaire, l’insuffisance des mesures de radioprotection et l’actualité du mouvement anti-nucléaire japonais.

L’association Vosges Alternatives au Nucléaire souhaite ainsi "attirer l’attention des Vosgiens sur le danger permanent que représente cette industrie et l’impréparation totale de la population française à la radioprotection" nous dit-on dans un communiqué avant d'ajouter : "la centrale de Fessenheim étant encore en activité, ce qui est arrivé au Japon en 2011 peut arriver demain à la porte des Vosges et toucher directement notre département".

Début de la conférence à 20h.

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QUESTIONS À TOSHIYA MORITA, ANTINUCLÉAIRE

RECUEILLI PAR FRANCK BUCHY 10/11/2017 à 05:00

http://www.dna.fr/edition-de-colmar/2017/11/10/ne-croyez-pas-les-gouvernements

« Ne croyez pas les gouvernements »

Stop Fessenheim a invité Toshiya Morita, journaliste et militant antinucléaire japonais, à témoigner à Colmar de son combat et de la situation six ans après la catastrophe de Fukushima.

■ En quoi votre histoire person- nelle explique-t-elle votre com- bat ?

Mon père était un hibakusha, un survivant de l’explosion atomique de Hiroshima, et ma mère a survé- cu au grand bombardement de Tokyo. Mon père était alors mili- taire et on lui a demandé de se rendre en ville pour sauver les blessés. On lui a dit qu’il ne ris- quait rien. C’est dégoûtant. C’est pourquoi je hais les guerres, les armes nucléaires en particulier, et les centrales nucléaires. J’ai commencé à militer à 17 ans. C’est pour cette raison aussi que j’ai travaillé pour protéger la popula- tion des expositions à la radioacti- vité depuis l’accident de Fukushi- ma. Il est de ma responsabilité de dire la vérité sur cette industrie très dangereuse.

■ Pourquoi la relation particuliè- re du Japon à l’atome n’a-t-elle pas abouti au rejet de cette filiè- re?

On a fait croire aux victimes des bombes nucléaires que l’atome était bon pour la paix. C’est le discours que tenaient les États- Unis. Or nous sommes une colo- nie américaine. Il y a aussi un problème de représentativité des citoyens. Alors que 70 % des Japonais sont opposés aux centra- les nucléaires, le parti majoritaire, pro-nucléaire, occupe 70 % des sièges du parlement. Nous devons changer ce mode de scrutin. Concernant l’accident de Fukushi- ma, le gouvernement ment, mais les gens, qui lui faisaient confian- ce jusqu’à la catastrophe ou même juste après, l’ont bien compris.

■ Qu’est-ce qui a changé après l’accident ?

Les 55 réacteurs ont été fermés les uns après les autres. Après des inspections, il en reste 42 opéra- tionnels dont cinq ont été remis en route pour permettre au Japon et à son industrie de rester posi- tionnés sur le marché mondial de la technologie nucléaire. L’acci- dent a permis une prise de cons- cience de la population. Des manifestations se sont dévelop- pées tous les vendredis soirs. Elles ont rassemblé plus de

200 000 personnes. Le mouve- ment s’est développé dans le pays pour atteindre aujourd’hui une centaine de manifestations par semaine. Tokyo est aussi touchée par les incinérateurs qui brûlent des déchets radioactifs ; la popu- lation trinque alors que les autori- tés nient les maladies et les pro- blèmes de santé qui y sont liés.

■ Quel message portez-vous ?
Il faut se méfier des informations des gouvernements. Les informa- tions sur le danger du nucléaire sont insuffisantes. Les citoyens ne s’imaginent pas des conséquences quand ça se passe loin de chez eux ; chez les autres, ça ne comp- te pas. J’élabore des plans d’éva- cuation avec les communes pour sensibiliser la population.

RECUEILLI PAR FRANCK BUCHY

コメント
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