ビュルガの本には、多数の著者たちからの引用がいたるところに散りばめられている。それぞれの文脈での著者の引用の意図とは関わりなく、それらの著者の中でひときわ印象深いのが、8月9日の記事の中ですでにその名を挙げた植物学者 Francis Hallé である。その文章は、平明ありながら、生彩に富み、ユーモアにも欠けていない。植物学者としての記述・説明においてはあくまで正確であろうとし、学問的蓄積に裏打ちされた哲学的省察の中には、控えめな表現ながら生命論として深い洞察が示されている。
例として、エピローグの中の « Dispersion et concentration » と題された節全文を挙げたい。ちょっと長いが、初級を終えた学習者なら辞書もさほど引かずに読める平易なフランス語で書かれている。
De toute évidence, les animaux ont atteint un niveau extrême dans la sophistication des structures, des mécanismes, des fonctions et des comportements mais, ne nous y trompons pas, c’est au prix d’une constante dispersion d’énergie par prédation sur les plantes. Il n’est pas difficile de mener une vie brillante lorsqu’on gaspille les ressources des autres et, comme on sait, la dolce vita n’est pas le lot des travailleurs.
Car les plantes, pendant ce temps, édifient 99 % de la biomasse des multicellulaires, avec une très grande sobriété de moyens – trois types d’organes seulement, de l’eau et des excréments comme squelette –, et cette édification s’effectue par concentration d’énergie.
Elles ne sont pourtant pas des structures rudimentaires ; elles atteignent, elles aussi, un niveau élevé de sophistication dans leurs systèmes de captation des signaux externes ou de corrélation entre organes. C’est vrai qu’elles sont silencieuses ; elles communiquent autrement.
Les plus grands êtres vivants, et ceux qui vivent le plus longtemps, sont des plantes ; ces dernières sont aussi à l’origine de la plupart des chaînes alimentaires, elles structurent nos paysages, abritent les animaux, participent à la formation des sols et au contrôle local des climats, rafraîchissent l’air et sont capables, dans une certaine mesure, de le nettoyer de ses polluants. Grâce à la photosynthèse, la plante fournit à l’animal son énergie, sa nourriture et l’air qu’il respire.
Son succès biologique n’apparaît nulle part mieux que dans le domaine alimentaire : la plante ne dépend pas de l’animal, alors que ce dernier dépend d’elle pour sa survie quotidienne. L’homme, lui aussi, dépend totalement des plantes pour son alimentation : qu’il soit végétarien ou non, peu importe ; sans les plantes, je crois qu’il devrait se nourrir d’eau et de sel ! L’homme, un sommet évolutif autoproclamé…
Toutefois, dans sa relation à l’animal, elle ne se contente pas de jouer le rôle passif d’une ressource nutritive sans défense. Lorsqu’elle en a besoin, elle sait lui emprunter sa mobilité, son rythme temporel accéléré, ses formes globuleuses, ses odeurs discutables ; en manipulatrice avertie, elle sait utiliser les points faibles de son partenaire, l’amener à collaborer et atteindre ainsi ses fins.
À ma connaissance, cette description des faits ne contient pas de contre-vérité ; et pourtant, elle n’est pas réaliste, car notre langage même n’est pas adapté à la plante, elle ne sait pas, elle n’utilise rien, elle n’a ni besoins, ni projets, ni buts. Nous parlons un langage d’animaux qui se prête mal à la relation d’une vérité végétale ; mais les anthropomorphismes sont préférables à d’ennuyeuses périphrases, aussi n’avons-nous guère le choix. Le langage des plantes, si elles en avaient un, serait peut-être un peu lent…
Au moins notre langage peut-il nous permettre de faire l’éloge de leurs qualités esthétiques : les plantes sont belles, et elles sentent bon, mortes ou vivantes. Nous leur devons une part de notre équilibre mental, comme on peut en juger par leur nécessaire présence dans les villes. Une très grande partie de la beauté du monde leur est due. À mon avis, c’est plus que de la simple beauté (Éloge de la plante, Seuil, « Points Sciences », 2014, p. 324-325).
人間と動物の生態の記述に都合よく誂えられた私たちの言語は、植物を語るために適切な語彙に恵まれていない。仕方なしに、動物を記述するための語彙を植物の生態の記述に応用しているが、それは植物の生態の記述にはほんとうはふさわしくない。もし植物が自分たちの言葉をもっていたら、それはゆっくりとした語り方だろう。
それでも、私たちの言語は植物を讃えることはできる。その見事な達成がフランシス・アレの『植物礼讃』に他ならない。